L’Italie engage 17 milliards d’euros pour sauver deux banques
L’Italie engage 17 milliards d’euros pour sauver deux banques au bord de la banqueroute
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Banco popolare di Vicenza et Veneto Banca vont être repris par Intesa, première banque de détail du pays. L’Etat participera à hauteur de 4,8 milliards d’euros, avec des garanties pouvant s’élever jusqu’à 17 milliards.
Alessandro Bianchi / REUTERS
Le gouvernement italien a officialisé, dimanche 25 juin, le sauvetage de deux banques mutualistes de taille moyenne - Banco popolare di Vicenza et Veneto Banca - au bord de la faillite après n’avoir trouvé aucun investisseur susceptible de les aider sur les marchés. Le décret lançant la procédure de liquidation des deux banques a été approuvé par le président du conseil, Paolo Gentiloni.
L’Etat italien mettra 4,785 milliards d’euros sur la table pour qu’Intesa Sanpaolo, la première banque de détail du pays, récupère les deux banques. Pier Carlo Padoan, ministre de l’économie, a précisé que le coût total des garanties publiques dans cette transaction pouvait s’élever jusqu’à 17 milliards d’euros. La presse italienne avait estimé qu’il pourrait atteindre au maximum 12 milliards d’euros.
Le sauvetage des deux banques a été mené par le gouvernement, donc avec des fonds publics italiens, et non par un mécanisme européen, sans que cela enfreigne les règles européennes, selon M. Padoan. Dès le 26 juin, Banco popolare di Vicenza et Veneto Banca vont fonctionner comme des composantes du groupe Intesa.
Le mécanisme de sauvetage tourne autour de deux points :
- D’une part, la cession à Intesa Sanpaolo des activités saines des deux banques
- D’autre part, la création d’une « bad bank » pour les crédits détériorés dont les créances douteuses risquant de ne jamais être remboursées. Le gouvernement devrait prendre aussi à sa charge le départ de 3 500 à 4 000 personnes bientôt licenciées et d’un grand nombre de départs en pré-retraites, y compris au sein d’Intesa San Paolo, selon la Repubblica.
Ce sauvetage pourrait permettre à l’Italie de régler à sa manière cette crise, dernière en date d’un secteur bancaire italien ployant sous les créances douteuses.