A Paris, un dernier étage avec ascenseur se paie 20 % plus cher
A Paris, un dernier étage avec ascenseur se paie 20 % plus cher
Par Colette Sabarly
Si l’adresse joue pour beaucoup dans le prix d’un logement, sa situation dans l’immeuble aussi. D’un étage à l’autre, des écarts sensibles sont constatés.
A Paris, « sans ascenseur, c’est le 4e étage qui se négocie le plus cher : +12,5 % par rapport à un rez-de-chaussée. Sauf s’il s’agit d’une chambre de bonne qui vaut en moyenne 13,6 % de plus qu’un rez-de-chaussée. » | Tobias Schwarz / REUTERS
En immobilier, le prix d’un logement varie en fonction de nombreux critères, au premier rang desquels sa localisation. Mais, il tient aussi, pour une bonne part, à sa situation dans l’immeuble.
Des écarts de prix importants sont en effet constatés entre appartements de différents étages confirme une récente étude du réseau MeilleursAgents.
Dans un immeuble parisien avec ascenseur, l’écart de prix moyen entre un rez-de-chaussée et un dernier étage s’élève à 19 %, et en province à 15 %, conclut l’étude. « Les acquéreurs plébiscitent les appartements lumineux et calmes, et plus on monte dans les étages, plus l’occupant en bénéficie », constate Amaury de Loriol, directeur de l’agence César et Brutus, qui œuvre tant en région parisienne que dans le Grand Lyon.
L’écart moyen atteint même 25 % à Paris quand il s’agit d’une chambre de bonne au dernier étage. Exemple, rue Lebouteux, dans le 17e, deux appartements d’un même immeuble, l’un de 29 m² au dernier étage et l’autre de 50 m² au rez-de-chaussée, se sont respectivement vendus à un mois d’intervalle à 10 350 et 8 000 €/m².
L’ascenseur est clé
Mais sans ascenseur la donne change. C’est alors le 4e étage qui se négocie le plus cher dans un immeuble parisien, et non le dernier étage : + 12,5 % par rapport à un rez-de-chaussée. Sauf s’il s’agit d’une chambre de bonne, qui vaut en moyenne 13,6 % de plus qu’un rez-de-chaussée. « Les petites surfaces se négocient toujours plus cher que les grandes », observe Thomas Lefebvre, directeur scientifique de MeilleursAgents. Autre constat de l’étude, c’est entre le rez-de-chaussée et le 1er étage que l’écart de prix s’opère principalement : + 9 % pour un immeuble avec ascenseur ; + 7 % sans ascenseur.
En province, même si les constructions sont moins élevées (4 étages en moyenne) et si l’écart est plus réduit, la même hiérarchie s’opère. Avec ascenseur, le 4e est 4 % plus cher que le 2e, et le rez-de-chaussée accuse un écart de - 9,9 % par rapport au 2e étage. A contrario, sans ascenseur, c’est le 2e étage qui enregistre le prix le plus élevé (contre le 4e à Paris), loin devant le rez-de-chaussée (- 9,6 %).
Faut-il en déduire que le rez-de-chaussée est à bannir ? Pas du tout. « Compte tenu de l’écart de prix, l’acquéreur à budget serré pourra s’offrir une pièce de plus, alors qu’au dernier étage, il aura une pièce en moins mais la vue et le soleil en plus », argumente Thomas Lefebvre.
Le rez-de-chaussée demeure toutefois peu vendeur à cause des nuisances. Sauf s’il s’agit d’une petite surface. « Elles sont recherchées des investisseurs qui n’ont aucun mal à trouver des locataires, moins regardants sur ce critère que les propriétaires », précise Amaury de Loriol. Avec un espace extérieur à l’abri du bruit et des regards indiscrets, un rez-de-chaussée est même très prisé.