La procureure générale du Venezuela Luisa Ortega à Caracas, le 28 juin. | Fernando Llano / AP

La procureure générale du Venezuela, Luisa Ortega, a été citée à comparaître mercredi 28 juin par la Cour suprême. L’audience « orale et publique » a été fixée au 4 juillet. Celle-ci devra statuer si la magistrate peut être traduite en justice. Le tribunal suprême (TSJ) a assorti sa décision d’une interdiction de sortie du territoire ainsi que du gel des comptes et des avoirs de Mme Ortega.

Chaviste entrée en dissidence, la procureure a multiplié les interventions ces dernières semaines pour critiquer le gouvernement du président Maduro, qu’elle accuse de vouloir confisquer le pouvoir et de réprimer durement les manifestations hostiles à son égard – qui ont fait 76 morts depuis début avril.

Nomination de magistrats

Le TSJ, accusé de servir l’exécutif, a également ordonné la comparution du député Pedro Carreno. Ce partisan du président a présenté l’action en justice contre la procureure. Sera aussi auditionné Tarek William Sabb, également proche de M. Maduro.

M. Carreno, qui a également demandé au tribunal d’évaluer « la santé mentale » de Luisa Ortega, a assuré que la procureure a « menti » en disant qu’elle n’avait pas approuvé la nomination de trente-trois magistrats, désignés selon elle irrégulièrement par le précédent Parlement de majorité chaviste, en décembre 2015.

« Terrorisme d’Etat »

Mercredi, Mme Ortega a accusé le successeur de Hugo Chavez (1999-2013) d’avoir imposé un « terrorisme d’Etat », en raison des violences exercées par les forces de l’ordre contre la vague de manifestations secouant le pays depuis bientôt trois mois.

« Ici on dirait que tout le pays est terroriste », a-t-elle lancé lors d’une déclaration devant la presse, au lendemain d’une attaque présumée d’un hélicoptère de police contre la Cour suprême, qui a mis l’armée en alerte.

« Moi, ce que je pense, c’est que nous avons un terrorisme d’Etat, où l’on a perdu le droit à manifester, où les manifestations sont cruellement réprimées, où l’on juge des civils devant la justice militaire », a-t-elle dénoncé.