Le président vénézuélien soutient le chef des services de renseignement, mis en cause
Le président vénézuélien soutient le chef des services de renseignement, mis en cause
Le Monde.fr avec AFP
Alors que la procureure générale du pays le soupçonne de « violations graves et systématiques » des droits de l’homme, Gustavo Gonzalez Lopez a été promu.
Nicolas Maduro défie la procureure générale Luisa Ortega. Vendredi 30 juin, le président vénézuélien a promu le chef des services de renseignement, alors qu’il vient d’être soupçonné de violations des droits de l’homme.
« J’ai décidé aujourd’hui de promouvoir le général Gustavo Gonzalez Lopez, chef du SEBIN (les services de renseignement) (…) au poste de général en chef. »
Le ministère public, dirigé par Mme Ortega, seule voix critique dans le camp présidentiel, avait signalé quelques heures plus tôt qu’il soupçonnait M. Gonzalez Lopez de « violations graves et systématiques » des droits de l’homme lors de la répression des manifestations anti-Maduro qui secouent le Venezuela depuis trois mois et ont fait 85 morts.
450 enquêtes lancées
Ministre de l’intérieur et de la justice jusqu’en août 2016, le général Gonzalez Lopez a été convoqué mardi pour être auditionné. Ce même jour, Luisa Ortega doit comparaître devant la cour suprême (TSJ). L’audience doit décider si la procureure, accusée de « trahison » par le camp chaviste, peut être traduite en justice comme le demande le gouvernement. Mercredi, elle a accusé Nicolas Maduro d’avoir imposé un « terrorisme d’Etat ».
Le président socialiste a aussi apporté son soutien au général Antonio Benavides Torres, lui aussi accusé de violations des droits de l’homme. Les soupçons portés sur cet homme, à la tête de la garde nationale jusqu’au 20 juin, sont liés à des abus présumés lors des manifestations. Au moins 23 personnes ont été tuées par des policiers et des militaires, selon le ministère public.
Le général Gonzalez Lopez, qui fait partie du premier cercle de M. Maduro, est lui soupçonné de « perquisitions arbitraires, privations illégitimes de liberté » et de détention abusive, selon le ministère public.
Le bureau de la procureure a lancé 450 enquêtes pour violations des droits de l’homme dans le cadre de la répression des manifestations contre M. Maduro, et assure avoir des preuves d’« usage excessif de la force avec emploi d’armes à feu non autorisées, de traitements cruels et de torture » infligée à des détenus.