De nouveaux produits financiers pour investir dans le tourisme
De nouveaux produits financiers pour investir dans le tourisme
Par Johan Deschamps
SCPI, FCPI : des vecteurs créés récemment permettent au particulier souhaitant profiter du tourisme de miser sur les hôtels sans acheter d’actions. A condition de se placer sur la longue durée !
S’il est difficile d’investir directement dans le secteur du tourisme, il est possible de miser sur l’hôtellerie grâce à de nouveaux produits financiers. | isamiga76 (Flickr, Licence Creative Commons)
Les touristes ont dépensé en France en 2015 environ 160 milliards d’euros, soit plus de 7 % du PIB français. Transport, hébergement et restauration constituent l’essentiel de leurs dépenses. S’il est difficile, pour un particulier, d’investir directement dans ces différents secteurs d’activité, il est, en revanche, possible de miser sur l’hôtellerie grâce à l’émergence de nouveaux produits financiers.
La Bourse permet, bien sûr, d’acquérir des actions de spécialistes du secteur, comme le groupe Accor, propriétaire des hôtels Mercure et autres Novotel. Mais ces investissements demeurent dépendants des affres des marchés financiers.
Quelques SCPI s’intéressent aussi à ce domaine comme Foncia Cap Hebergimmo ou Corum. Mais une seule se focalise uniquement sur cette thématique, la SCPI Atream Hôtels, créée en octobre 2016. Accessible dès 5 000 euros, elle a pour vocation d’acheter des murs d’hôtel trois et quatre étoiles en France et dans la zone euro, afin de bénéficier de l’attractivité touristique de l’Europe. « Chaque année, 450 millions de personnes visitent l’Europe et ce chiffre augmente de 4 % à 5 % par an », explique Pascal Savary, président d’Atream.
Cette SCPI vient d’acquérir les murs d’un hôtel Hampton by Hilton, à proximité de l’aéroport Schiphol d’Amsterdam, aux Pays-Bas, et prévoit de finaliser prochainement une autre opération.
SCPI ou FCPI : des mécanismes différents
Le principal avantage des murs d’hôtel est la durée du bail, exceptionnellement longue (vingt ans pour l’hôtel racheté). Ce qui permet au gestionnaire de préserver son fonds de commerce et de l’entretenir sachant qu’il restera implanté de nombreuses années. Et au propriétaire des murs d’avoir l’assurance de ne pas se retrouver avec un immeuble sans locataire.
« Il n’y a pratiquement jamais de vacance dans l’hôtellerie alors que l’on peut en trouver dans le bureau, le commerce ou la logistique avec des baux de 3, 6 et 9 ans », assure M. Savary. Attention, toutefois, cet investissement doit s’entendre sur la durée, car il faut compter au moins trois ans avant que les revenus versés (le gestionnaire anticipe un rendement annuel d’environ 4,5 % pour cette SCPI) ne compensent les frais d’entrée. Atream recommande d’ailleurs une durée d’investissement de dix ans.
Si les SCPI sont tenues d’investir uniquement dans les murs, d’autres véhicules d’investissement s’intéressent aux hôtels pour leurs fonds de commerce ou dans leur globalité. C’est le cas du nouveau Fonds commun de placement dans l’innovation (FCPI) de Turenne Hôtellerie, en cours de collecte.
Si la logique est la même, privilégier des hôtels de standing de grands groupes et profiter de la résilience touristique française, le mécanisme de rentabilité pour le particulier est très différent. En dehors de l’avantage fiscal lié à la souscription d’un FCPI, il ne faut pas attendre de rendement de ce type de placement. Les sommes et plus-values éventuelles seront reversées à la dissolution du fonds, sept à neuf ans plus tard. Avant de s’engager, mieux vaut donc être certain de pouvoir se passer de la somme investie. D’autant que le minimum requis pour ce produit est de 30 000 euros.