Les tampons hygiéniques ne favorisent pas les chocs toxiques, selon une étude
Les tampons hygiéniques ne favorisent pas les chocs toxiques, selon une étude
Le Monde.fr avec AFP
Si les cas de chocs toxiques ont augmenté, les premiers résultats d’une étude menée par des chercheurs lyonnais montrent que les tampons utilisés pendant les règles ne les favorisent pas.
Boîte de tampons à Londres, au Royaume-Uni, le 18 mars 2016. | REUTERS
Les tampons hygiéniques utilisés pendant les règles ne favorisent pas les chocs toxiques, dont les cas déclarés ont augmenté, selon les premiers résultats d’une étude menée par des chercheurs lyonnais qui regrettent un manque d’information des utilisatrices.
« Contrairement au tampon Rely, retiré du marché américain dans les années 1980, aucun dispositif ne stimule la production de la toxine qui déclenche le choc toxique », a souligné mardi 4 juillet le Centre national de référence du staphylocoque des Hospices civils de Lyon (HCL), qui avait lancé à l’automne une collecte de tampons usagés, afin de mener cette étude.
Selon le professeur Gérard Lina, chef de service aux HCL, « les produits semblent avoir un effet neutre, voire bloquer le développement du staphylocoque ». Le choc toxique semble plutôt « résulter d’un défaut d’information » sur l’utilisation du tampon.
Risques liés aux coupes menstruelles
Les chercheurs ont testé les marques les plus utilisées et tenté de reproduire les conditions de culture se rapprochant le plus de l’intérieur du vagin, avec peu d’oxygène.
L’étude souligne, en revanche, les risques liés aux coupes menstruelles. Elles permettent une arrivée d’air plus importante, donc d’oxygène, ce qui favorise la croissance du staphylocoque.
Pour les tampons comme pour les coupes menstruelles, Gérard Lina et François Vandenesch, qui dirige le Centre national de référence (CNR) des staphylocoques, rappellent de ne pas les porter plus de 4 à 6 heures et de les enlever la nuit. « Quand on les utilise correctement, le risque est moindre, mais pas de zéro », souligne le Pr Lina.
Le nombre de cas de chocs toxiques recensés a fortement augmenté dans les années 2000, de 5 en 2004 à 19 en 2011, avant de se stabiliser autour de 20.
« La maladie existe toujours », prévient M. Vandenesch. Mais l’augmentation des cas recensés s’explique par « la notoriété grandissante » du centre et par un « meilleur diagnostic », et non par une recrudescence.