LES CHOIX DE LA MATINALE

Trois documentaires dans notre sélection : le premier sur Sedan, loin de la France qui va bien, prend aux tripes ; le second retrace l’histoire de la série culte Amicalement vôtre ; le troisième raconte un siècle de découvertes majeures opérées dans le domaine de la nutrition.

Sedan, entre espoir et désespoir

DOCUMENTAIRE - Il était une ville (bande-annonce)

Qu’évoque Sedan pour vous ? Des épisodes militaires douloureux, une brillante équipe de foot pour les plus anciens, des filatures reconnues pour leur qualité, des usines tournant à plein régime lors des « trente glorieuses ». Et puis ? La crise, la vraie, qui frappe les Ardennes avec ses fermetures d’usines, ses commerces qui dé­périssent, ses rues qui se vident…

A la fin des années 1970, la ville comptait 25 000 habitants. Aujourd’hui, ils seraient 18 000. Après y avoir grandi, Thierry Kübler a tourné le dos à Sedan. Avant d’y revenir, trente ans plus tard, pour réaliser ce film qui prend aux tripes. Loin de la France en marche, de la France qui va bien, on se retrouve dans un coin de France en panne.

En laissant place à des silences explicites, en donnant la parole à beaucoup de monde, des jeunes aux plus âgés, du maire à celles et ceux qui se font traiter de cas sociaux, Thierry Kübler et Stéphanie Molez dressent un portrait nuancé d’une cité où l’espérance n’a pas totalement disparu en dépit d’une inquiétante situation économique. Alain Constant

« Il était une ville… Sedan », de Thierry Kübler et Stéphanie Molez (France, 2017, 55 minutes). Sur Pluzz

Curtis-Moore, à la vôtre

amicalement votre camping.MOV

De jolies filles, des bolides rutilants, des paysages de rêve, de l’action, beaucoup d’humour… et un duo gagnant : le distingué Britannique Roger Moore, d’un côté, dans le rôle de Lord Brett Sinclair. De l’autre, Tony Curtis, gouailleur américain natif du Bronx, dans celui de Danny Wilde. Sans oublier l’un des génériques les plus réussis de toute l’histoire de la télévision, avec sa bande-son signée John Barry.

A force de rediffusions, on a l’impression qu’Amicalement vôtre (The Persuaders, en VO) a duré une éternité. En fait, cette série créée par Robert S. Baker et ­diffusée pour la première fois au tout début des années 1970 ne compte que vingt-quatre épisodes ! Ce ­documentaire enjoué en retrace l’histoire.

L’une des idées de génie a d’abord été de faire jouer côte à côte Roger Moore et Tony Curtis, deux acteurs que tout opposait. A la fin des années 1960, le premier est un acteur reconnu que le monde entier a appris à connaître notamment dans la série Le Saint. Tandis que le second, star d’Hollywood, dédaigne la télé pour se consacrer entièrement au cinéma. Ces différences alimenteront l’humour de la série, qui repose en grande partie sur les a priori et les préjugés existant entre le snob britannique et le self-made-man américain.

Pourtant, aux Etats-Unis Amicalement vôtre, programmé sur le réseau ABC, sera un échec, et seuls seront diffusés vingt des vingt-quatre épisodes produits. A l’inverse de la France où la série connaîtra un beau succès, dû en partie à la qualité du doublage (Michel Roux pour Curtis, Claude Bertrand pour Moore). A. Ct

« Amicalement vôtre : Hollywood au service de Sa Majesté », de Jac & Johan (France, 2017, 55 minutes). Sur 6play.fr

Recettes médicales contre l’obésité

Après la médecine urgentiste, la pédiatrie ou le don d’organe, Aventures de médecine s’intéresse à la nutrition et, à travers elle, à l’un des maux du XXIe siècle : l’obésité, qui touche aujourd’hui un Français sur six.

Comme à son habitude, pour éclairer sa leçon d’histoire, Michel Cymes l’incarne au présent à travers le combat de Shirel et de Didier. A 14 ans, la jeune fille, qui pèse 96 kg, a choisi d’intégrer le centre pédiatrique de Bullion, près de Paris pour y prendre de nouvelles habitudes alimentaires et, perdant du poids, retrouver enfin confiance en elle. Pour Didier, 53 ans, atteint de diabète et d’hypertension, la technique du by-pass gastrique – la réduction de l’estomac – est l’ultime recours avant l’infarctus.

Enfin, avec Sarah, atteinte d’un dysfonctionnement de l’hormone de satiété, Michel Cymes nous fait partager les dernières avancées de la recherche sur le microbiote – ou flore intestinale.

Le bien-manger, la chirurgie et la recherche sont les points d’entrée pour parcourir sur plus d’un siècle quelques-unes des découvertes majeures opérées dans le domaine de la nutrition. Et ainsi mettre en lumière des hommes peu connus du grand public. Tel William Banting, qui popularisa en 1862 le premier régime moderne ; Frederick Banting, qui mit au point l’insuline en 1921 ; ou encore Edward Mason, qui, en 1966, perfectionna la technique du  by-pass gastrique. Christine Rousseau

« Aventures de médecine. Manger mieux pour vivre mieux ». Sur Pluzz.