L’ouverture de la PMA sera débattue en 2018, selon la ministre de la santé
L’ouverture de la PMA sera débattue en 2018, selon la ministre de la santé
Par Gaëlle Dupont
Interrogée mardi sur France Inter, Agnès Buzyn estime que « la société est prête » à cette réforme même si elle n’a « pas d’avis personnel à donner ».
L’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes et les femmes seules sera probablement débattue au moment de la révision des lois de bioéthique, prévue en 2018, selon la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, interrogée mardi 11 juillet sur France Inter.
Mme Buzyn, chargée de ce dossier, s’exprimait pour la première fois sur le sujet depuis la parution le 28 juin d’un avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) favorable à cette ouverture.
« Nous allons voir quand il convient d’ouvrir ce sujet, sachant qu’en 2018 nous devrons de façon systématique rouvrir les lois de bioéthique. Donc il est probable que cette discussion aura lieu lors des états généraux de la bioéthique qui se tiendront l’année prochaine », a-t-elle expliqué.
La ministre est restée très prudente sur le fond, refusant de donner sa position. « J’attends de voir ce que donnent les états généraux. Je n’ai pas d’avis personnel à donner sur les sujets de société, a-t-elle poursuivi. Il faut qu’une société soit prête pour avancer. J’attends de voir ce que disent les Français. »
« Le Comité consultatif national d’éthique contient en son sein toutes les sensibilités. Donc s’il a rendu un avis favorable, je pense que la société est prête », a-t-elle cependant ajouté.
Possible « évolution de la législation »
Jusqu’à présent, seul le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, s’était exprimé, jugeant possible une « évolution de la législation » sur la PMA, aujourd’hui réservée aux couples hétérosexuels infertiles, mais à laquelle de nombreuses Françaises ont recours à l’étranger. Emmanuel Macron s’était engagé pendant la campagne présidentielle en faveur de cette ouverture, tout en affirmant qu’il « attendrait » l’avis du CCNE et « regarderait l’état de la société ».
L’avis favorable du Comité a suscité des réactions positives mais aussi l’opposition attendue des associations de défense de la famille traditionnelle. Le CCNE estimait nécessaire d’aborder la réforme dans le cadre des lois de bioéthique, afin d’examiner tous les paramètres qui l’entourent, en particulier les conditions du remboursement et les conséquences sur le don de gamètes, aujourd’hui gratuit et anonyme.