Jeux olympiques : Paris se projette en 2024 mais pas au-delà
Jeux olympiques : Paris se projette en 2024 mais pas au-delà
Par Yann Bouchez
Dotée de nombreuses infrastructures déjà prêtes, la capitale doit encore construire quelques sites et attend le feu vert du CIO. Dans le cas d’une attribution pour 2028, elle devrait revoir ses plans.
Le principe de la double attribution des Jeux olympiques 2024 et 2028, le 13 septembre à Lima, a beau avoir été officiellement acté par le Comité international olympique (CIO), mardi 11 juillet, les représentants de la candidature parisienne vont continuer de batailler, comme ils le font depuis plusieurs mois, pour obtenir les Jeux dans sept ans et non dans onze.
Contrairement à sa rivale de Los Angeles, qui logerait les athlètes sur le campus de l’université de Californie (UCLA), Paris doit encore construire son futur village olympique. Celui-ci verrait le jour dans le quartier Pleyel de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Il devrait coûter environ 1,3 milliard d’euros (le budget global de l’événement est estimé à 6,6 milliards d’euros). Avec 17 000 lits, il permettrait d’héberger plus de 10 000 athlètes et leurs entraîneurs sur 51 hectares.
Bannières des candidatures de Los Angeles, Paris et du Comité international olympique, à Lausanne, le 11 juillet. | JEAN-CHRISTOPHE BOTT / AP
Alors que les représentants de Paris 2024 disent vouloir que les Jeux contribuent à dynamiser la banlieue nord-est, comme l’avait fait Londres avec ses quartiers de l’East End lors de l’édition olympique 2012, la construction de ce village a été utilisée comme argument afin de justifier la nécessité d’organiser la compétition dans sept ans.
« Impossible d’obtenir le terrain pour 2028 »
« Nous avons rencontré les propriétaires des terrains et ils ont été clairs : ils gardent le terrain jusqu’en septembre dans l’optique de 2024, mais il est impossible d’obtenir le terrain pour 2028 », a prévenu Tony Estanguet, coprésident du comité de candidature. « Nous n’aurons aucun village de cette qualité-là pour 2028 », a insisté Jean-François Martins, adjoint aux sports à la mairie de Paris, lors d’un déjeuner de presse à l’hôtel de ville, le 15 juin.
Paris 2024 souligne que 85 % des athlètes logeraient à moins d’une demi-heure de leur lieu de compétition et que 22 sites de compétition seraient situés dans un rayon de 10 kilomètres autour du village olympique.
Le tout en s’appuyant sur un réseau de transports densifié dans le cadre du projet Grand Paris express, qui prévoit notamment la réalisation de quatre nouvelles lignes de métro automatique autour de la capitale entre 2020 et 2030. Ces éléments sont mis en avant par la candidature parisienne, d’autant que les distances et les transports ne sont pas les points forts de Los Angeles.
Outre le village olympique et le village des médias, qui devrait être installé sur le site de Dugny-Le Bourget, reste à construire le centre aquatique, qui sera situé à Saint-Denis, à proximité du Stade de France, ainsi qu’une salle polyvalente baptisée Paris Arena II, en bordure de Seine, dans le quartier de Bercy, qui accueillera le judo et le basket-ball.
Pas de « lieu de célébration central »
Les sites de compétition doivent principalement s’articuler autour de deux axes, l’un situé en Seine-Saint-Denis, l’autre dans le centre de Paris. Ce dernier inclut des lieux emblématiques comme le Champ-de-Mars (beach-volley), l’esplanade des Invalides (tir à l’arc) ou le Grand Palais (taekwondo et escrime).
Tony Estanguet et les représentants de la candidature parisienne vantent la « compacité » du projet, alors que les sites apparaissent relativement éparpillés. D’ailleurs, si la commission d’évaluation du CIO, dans son rapport publié le 5 juillet, loue les « décors incroyables » qu’offre Paris, elle souligne que « créer une atmosphère olympique spéciale dans la zone du Grand Paris sera plus difficile, car les sites sont déployés sur une large aire, sans lieu de célébration central ».
En dehors de ces deux zones réunissant 19 sites de compétition, les épreuves d’aviron et de canoë-kayak se dérouleront à l’est de la capitale, à Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne), tandis que les compétitions d’équitation, de cyclisme (en dehors des épreuves sur route) et de golf auront lieu dans les Yvelines. Les épreuves de voile seront les seules – hormis quelques matchs de football – à être organisées en dehors de la région Ile-de-France, à Marseille.