Une agence de presse turque dévoile l’emplacement de forces spéciales en Syrie
Une agence de presse turque dévoile l’emplacement de forces spéciales américaines et françaises en Syrie
Le Monde.fr avec AFP
La divulgation de ces informations confidentielles expose les forces de la coalition et ravive les tensions entre Ankara et Washington au sujet de la question kurde.
Soldats français engagés dans l’opération Chammal lancée en septembre 2015 en soutien de la coalition contre l’Etat islamique. | - / AFP
L’agence de presse pro gouvernementale turque Anadolu a révélé le 17 juillet la localisation de forces spéciales américaines et françaises au nord de la Syrie, provoquant ainsi la colère des Etats-Unis, qui craignent pour la sécurité de leurs soldats.
Anadolu a donné l’emplacement de dix installations militaires américaines, allant même jusqu’à révéler parfois le nombre de soldats des forces spéciales s’y trouvant.
75 forces spéciales françaises
Selon Anadolu, 200 soldats américains et 75 soldats des forces spéciales françaises se trouveraient ainsi dans un avant-poste à une trentaine de kilomètres au nord de Raqa, capitale autoproclamée de l’organisation Etat Islamique (EI).
La divulgation de ces informations confidentielles expose les forces de la coalition à des « risques inutiles », selon le porte-parole du Pentagone, Adrian Rankine-Galloway.
« Nous serions très inquiets si des responsables d’un allié de l’Otan mettaient volontairement en danger nos troupes en divulguant des informations confidentielles », a-t-il déclaré.
« Nous avons fait part de nos inquiétudes au gouvernement turc », a-t-il ajouté, en refusant de commenter l’exactitude des localisations dévoilées par Anadolu.
Dix bases militaires en soutien des Kurdes
Ces dix bases militaires (deux aérodromes et huit avant-postes) sont utilisées pour apporter un soutien au Parti de l’union démocratique kurde (PYD), et à sa branche armée, les Unités de protection du peuple kurde (YPG), qu’Ankara considère comme liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
La Turquie considère les séparatistes kurdes du PKK comme une organisation « terroriste », alors que le conflit kurde en Turquie a coûté la vie à plus de 40 000 personnes depuis son déclenchement en 1984.
La relation entre les Etats-Unis et la Turquie, pourtant alliés au sein de l’Otan, s’est refroidie depuis l’intervention en Syrie de la coalition mise en place par Washington pour défaire l’EI.
Les Etats-Unis comptent en effet sur le YPG et d’autres groupes kurdes pour combattre l’EI au sol. Pour cela, ils ont envoyé des armes aux Kurdes, mais cela inquiète Ankara qui craint que ces armes finissent aux mains du PKK.