Rodrigo Duterte a soutenu que l’armée avait besoin de la loi martiale pour reconstruire la ville de Marawi et de s’assurer que la guerre restera contenue à cette zone. | Aaron Favila / AP

Le Parlement philippin a prolongé, samedi 22 juillet, la loi martiale jusqu’à la fin de 2017 dans la région de Mindanao, située dans le sud du pays, afin de contrer un soulèvement islamiste. Le vote, à une écrasante majorité, a eu lieu alors que l’armée tente toujours de vaincre les combattants islamistes implantés à Marawi, plus grande ville musulmane d’un pays majoritairement catholique.

Le 23 mai, des hommes armés se réclamant de l’organisation Etat islamique (EI) avaient pris le contrôle de quartiers entiers à Marawi. Rodrigo Duterte avait alors imposé une loi martiale de soixante jours dans cette région. La période arrivait à son terme samedi.

Alors que Duterte bénéficie de la majorité dans les deux chambres, le vote en faveur de la prolongation de la loi martiale était joué d’avance. Cela n’a pas empêché l’opposition de critiquer cette mesure, qui présente, selon eux, un risque de dérive autoritaire.

L’opposition redoute une extension de la loi

Les parlementaires de l’opposition s’interrogent notamment sur la nécessité d’une loi martiale sur l’ensemble de la région de Mindanao, peuplée de deux millions d’habitants, alors que les combats concernent uniquement la ville de Marawi. En outre, ils redoutent une extension à l’ensemble du pays.

Des représentants de l’armée et de la sécurité nationale ont justifié la prolongation de la loi martiale en assurant que des militants djihadistes planifiaient des attaques dans d’autres parties de la région de Mindanao. Ils ont également déclaré qu’un millier de militants pro-Etat islamique, détenant 23 otages, étaient toujours actifs ailleurs dans le Sud.

Rodrigo Duterte a soutenu que l’armée avait besoin de la loi martiale afin de reconstruire la ville de Marawi et de s’assurer que la guerre reste contenue à cette zone. La Constitution autorise le chef de l’Etat à imposer la loi martiale pendant soixante jours, ce qui lui permet d’« utiliser les forces armées pour empêcher ou mettre un terme à des violences illégales, à une invasion ou à une rébellion ». Au-delà, le président peut prolonger la loi martiale pendant une période qui doit être décidée par le Congrès.