Les chiffres du chômage poursuivent leur mouvement de yo-yo. Après avoir augmenté en mai, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) est reparti à la baisse, au mois de juin, en métropole, pour s’établir à un peu plus de 3,483 millions, soit un recul de 0,3 % en un mois, selon les données rendues publiques mardi 25 juillet par les services du ministère du travail et par Pôle Emploi. La tendance est identique si les outre-mer sont prises en compte, le total pour l’ensemble du territoire français s’élevant alors à 3,739 millions (-0,3 % en un mois). Sur un trimestre, les statistiques sont bien orientées (-0,7 %) mais le bilan est moins favorable si l’on regarde depuis janvier (15 300 chômeurs de plus, relevant de la catégorie A, dans l’Hexagone).

Le reflux observé en juin concerne toutes les tranches d’âge, en particulier les moins de 25 ans (- 0,8 % en un mois et - 6,7 % sur un an, dans la catégorie A en métropole). La diminution est moindre pour les 25-49 ans (- 0,3 %) et pour les seniors (- 0,1 %), sachant que pour ces derniers, les chiffres sont plus élevés qu’en juin 2016 (de 3,1 %).

Précarisation croissante

La situation est nettement moins encourageante si l’on élargit la focale aux demandeurs d’emploi qui travaillent, mais de façon plus ou moins réduite (catégories B et C). Si on les ajoute aux chômeurs de la catégorie A, les statistiques mettent en évidence une stagnation en juin mais un accroissement de 1,1 % sur un trimestre et de 2,2 % sur un an, pour un impressionnant total de 5,562 millions de personnes (près de 5,866 millions avec les outre-mer). L’augmentation de la catégorie C (demandeurs d’emplois ayant travaillé plus de 78 heures sur le mois) est spectaculaire : + 12,8 % en un an. Un phénomène que les syndicats imputent à la précarisation croissante du marché du travail.

Les résultats ne sont guère plus reluisants, s’agissant des personnes inscrites à Pôle Emploi depuis au moins un an : elles étaient près de de 2,444 millions à se trouver dans cette situation, en juin, dans l’Hexagone (2, 602 millions avec les territoires ultra-marins), soit une progression mensuelle de 0,1 % (+ 0,4 % en un an). La lutte contre le chômage de longe durée n’a pas encore permis d’infléchir la courbe.

Pour la suite, les prévisions de l’Unédic, publiées fin juin, ne sont guère optimistes : au second semestre, « l’emploi total serait soutenu par des créations de postes dans les secteurs marchands, tandis que les (…) emplois non marchands diminueraient, en lien avec le ralentissement du nombre d’entrées en contrats aidés », indique l’organisme gestionnaire de l’assurance-chômage. Finalement, l’accroissement global des effectifs (privé et public confondus) « ne permettrait pas de compenser l’évolution de la population active » – donc de fournir du travail à tous les nouveaux entrants sur le marché de l’emploi. Résultat : le nombre de chômeurs, relevant de la catégorie A, afficherait une hausse de 52 000 en 2017, en métropole.