Des secouristes portent le corps d’une victime de Boko Haram, le 12 juillet près d’un village de Maiduguri, au Nigeria. Mardi, l’attaque d’une équipe pétrolière faisait 50 morts dans la région. | Jossy Ola / AP

Plus de 50 personnes ont été tuées lors de l’attaque menée le mardi 25 juillet par Boko Haram contre une mission pétrolière dans le nord-est du Nigeria, ont appris jeudi des sources médicales et humanitaires à l’AFP.

« Le bilan ne cesse de s’aggraver », a déclaré une source impliquée dans les suites de l’embuscade menée près de Magumeri, ajoutant : « Nous en avons maintenant plus de 50 et de nouveaux corps arrivent ».

Les circonstances de l’embuscade tendue par le groupe jihadiste contre cette mission d’exploration pétrolière, ne sont pas encore éclaircies en raison du strict contrôle de l’armée sur les accès à l’État de Borno, épicentre des violences de Boko Haram. Les gardes et une équipe de la Nigerian National Petroleum Company (NNPC) étaient accompagnés de géologues de l’Université de Maiduguri quand ils ont été attaqués.

De premiers éléments avaient fait croire initialement à une tentative d’enlèvement.

Des corps retrouvés tardivement

Mais un secouriste à Magumeri, situé à 50 km au nord-ouest de Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno, a déclaré qu’« à 19 heures le mercredi 26 juillet, 47 corps ont été retrouvés dans la brousse autour de Magumeri ».

« Onze d’entre eux ont été brûlés vifs dans leur véhicule, échoué dans un fossé. On les a enterrés là-bas parce qu’on ne pouvait pas les emmener à Maiduguri ».

« Ce jeudi, on a retrouvé six nouveaux corps, dont celui d’un soldat, et il se pourrait qu’on en retrouve beaucoup plus parce que les équipes de secours fouillent partout aux alentours », a-t-il ajouté.

A l’Hôpital universitaire de Maiduguri (UMTH), un membre du personnel médical a déclaré de son côté : « Nous avons en ce moment 19 dépouilles de civils. Quinze d’entre eux étaient des vigiles (milice civile, ndlr) et quatre faisaient partie du personnel de l’hôpital ».

Des gardes et des civils

Un syndicaliste enseignant de l’Université de Maiduguri, Dani Mamman, a confirmé la présence des quatre corps et précisé que deux d’entre eux étaient des enseignants.

« Nous avons encore d’autres personnels manquants », a-t-il ajouté.

La production de pétrole au Nigeria est concentrée dans le delta du Niger (sud) depuis sa découverte en quantités commerciales en 1956.

Mais les attaques et sabotages répétés de rebelles locaux revendiquant un meilleur partage des ressources ont poussé le gouvernement à prospecter ailleurs.

Des explorations ont été lancées sur un territoire allant de l’État de Benue (centre) au nord-est où sévit Boko Haram.