L’élève pilote et son instructeur aux commandes d’un petit avion de tourisme qui a atterri mercredi après-midi sur une plage bondée près de Lisbonne ont été mis en examen jeudi 3 août pour homicide par négligence. Une fillette de 8 ans et un homme de 56 ans sont morts sur le coup, percutés par l’appareil.

Les deux hommes s’en sont sortis indemnes. Ils ont refusé de s’exprimer à leur arrivée au tribunal d’Almada, à quelques kilomètres de la capitale portugaise, où ils devaient être interrogés. Ils encourent une peine allant jusqu’à seize ans de prison.

« C’est un miracle qu’il n’y ait pas eu plus de morts »

« L’avion a d’abord percuté l’homme, qui était de dos, puis s’est soulevé et en redescendant, l’une des roues a heurté la tête de l’enfant », a témoigné Filipe Janeira, un homme de 34 ans qui se trouvait sur la plage au moment de l’accident.

« Nous étions en train de jouer avec mes deux filles et mes neveux près de l’eau. Je leur expliquais comment se forment les baïnes. Quand l’avion s’est approché de la jetée, j’ai dit à ma fille Sofia de courir derrière moi, et quand je me suis retourné, l’avion était sur elle », a rapporté le père de la victime à la chaîne locale TVI.

Des baigneurs ont entouré l’appareil et s’en sont pris à ses deux occupants. « Le père de la fillette et d’autres personnes sont montés sur l’avion et ont commencé à frapper la partie arrière de l’appareil », a témoigné Celia Rocha, qui se trouvait sur les lieux avec son fils, au quotidien Correio da Manha.

« Le père de l’enfant a traité le pilote de criminel, il était désespéré. C’est un miracle qu’il n’y ait pas eu plus de morts », a-t-elle ajouté.

L’appareil, un monomoteur de sept mètres de long de modèle Cessna 152, était loué par l’école d’aviation Aerocondor.

D’après les échanges, publiés par des médias portugais, entre la tour de contrôle et l’instructeur, ce dernier a dit que l’avion présentait un problème technique et qu’il allait procéder à un atterrissage d’urgence. Mais l’appareil n’était pas équipé pour atterrir sur l’eau, a précisé le président de l’école Aerocondor : « Même si les ailes flottaient, le cockpit aurait été submergé. »