Trump lance la traque des fuites qui minent sa présidence
Trump lance la traque des fuites qui minent sa présidence
Le Monde.fr avec AFP
Le gouvernement a triplé ses investigations contre les personnes accusées d’être responsables des fuites. Quatre d’entre elles ont d’ores et déjà été inculpées pour divulgation d’informations confidentielles.
Le gouvernement de Donald Trump serre la vis. Le ministre de la justice, Jeff Sessions, a déploré vendredi 4 août un nombre « sidérant » de fuites d’informations « dommageables » pour le pays et a annoncé que quatre personnes avaient été inculpées.
« Nous le disons haut et clair : la culture de la fuite doit cesser », a déclaré Jeff Sessions, accompagné du chef des renseignements états-uniens, Dan Coats. M. Sessions a précisé avoir triplé les investigations contre ceux accusés de saper la sécurité nationale en parlant trop aux médias.
La police fédérale a en outre augmenté ses effectifs chargés du dossier, et le gouvernement est en train de revoir sa politique d’assignation des organes de presse afin qu’ils révèlent leurs sources. « Aucun Etat ne saurait être efficace si ses dirigeants ne peuvent discuter sereinement d’affaires sensibles ou discuter librement en pleine confiance avec des leaders étrangers », a justifié le ministre.
Des fuites quasi quotidiennes depuis six mois
Dans un contexte alourdi par la valse des conseillers les plus proches du président et par les règlements de comptes au sein de l’exécutif, le feuilleton des fuites est devenu quasi quotidien depuis six mois.
La relation entre Londres et Washington a par exemple été émoussée à la fin de mai quand des éléments de l’enquête sur l’attentat de Manchester, transmis dans le cadre de la coopération en matière de renseignement, se sont retrouvés sur la place publique du côté américain de l’Atlantique.
Le procédé a même été utilisé par James Comey, l’ex-directeur du FBI limogé par Donald Trump, qui a reconnu avoir lui-même transmis à la presse des notes sur ses rencontres avec le président des Etats-Unis, afin de provoquer la nomination d’un procureur spécial sur les ingérences russes dans l’élection.
Après avoir été récemment accusé par le président de ne pas avoir été assez « ferme » contre les divulgations d’informations censées demeurer secrètes, M. Sessions était sous pression pour frapper dur et colmater les brèches.
Ces déclarations de l’exécutif surviennent au lendemain de la publication par le Washington Post de retranscriptions téléphoniques entre Donald Trump et le premier ministre australien ainsi qu’avec le président mexicain ; retranscriptions qui ont donné une image peu flatteuse du président des Etats-Unis.