En République démocratique du Congo (RDC), les opérateurs de téléphonie ont été priés par les autorités de « prendre des mesures préventives face à l’usage abusif des réseaux sociaux » en ligne, selon une lettre parvenue à l’Agence France-Presse (AFP), mardi 8 août, première des deux journées « ville morte » organisées par l’opposition.

L’Autorité de régulation des postes et télécommunications du Congo (ARPTC) s’inquiète, dans un courrier adressé lundi au directeur général d’Orange à Kinshasa, des « échanges abusifs des images via les réseaux sociaux » et prévient qu’il va prendre des « mesures techniques préventives susceptibles de réduire au strict minimum la capacité de transmission des images ».

« Vous recevrez, par la même voie, instruction de revenir à la normale dès que possible », conclut le courrier.

La lettre, authentifiée par l’AFP auprès de l’ARPTC, énumère dix-huit réseaux sociaux concernés, dont Facebook, Whatsapp, Twitter, Google +, le réseau professionnel LinkedIn et le site de rencontres Badoo.

Des « balles perdues »

La lettre a été rédigée à la veille des deux journées « ville morte », mardi et mercredi, organisées à l’appel de l’opposition qui demande la publication d’un calendrier électoral et le départ du président Joseph Kabila.

Mardi matin, l’activité tournait au ralenti dans la capitale, Kinshasa (10 millions d’habitants). La plupart des boutiques étaient fermées dans le quartier commercial de la commune de Limete, et les transports étaient vides dans la capitale.

Lundi, des violences ont fait au moins douze morts par « balles perdues » à Kinshasa, selon la police, qui a accusé un mouvement politico-religieux hostile au président Kabila.

Président depuis 2001, Joseph Kabila devait, selon l’actuelle Constitution, quitter le pouvoir à la fin de son second mandat, le 19 décembre 2016. Un accord scellé avec l’opposition prévoyait des élections d’ici à la fin de 2017. Mais, selon les autorités, elles seront sans doute retardées en raison des violences qui sévissent dans la région du Kasaï.