Trois femmes kamikazes se sont fait exploser mardi 16 août dans une ville à 25 kilomètres de Maiduguri, la capitale de l’Etat du Borno, dans le nord-est du Nigeria. Le bilan fourni par plusieurs sources locales fait état de 28 morts et plus de 80 blessés. Les terroristes ont déclenché leurs ceintures explosives « juste à l’entrée d’un camp de déplacés » de la localité de Mandarari, a rapporté Baba Kura, membre des milices civiles qui lutte contre le groupe djihadiste de Boko Haram.

« La première femme a déclenché sa ceinture vers 18 heures dans le marché qui se trouve à l’entrée » du lieu, raconte ce témoin de la scène. « Cela a créé de la panique, et les commerçants étaient en train de fermer leur boutique quand deux autres femmes se sont fait exploser, causant la majeure partie des morts et des blessés. »

Ibrahim Liman, l’un des chefs des milices civiles engagées dans le combat contre les djihadistes, a confirmé le triple attentat, ajoutant que les blessés avaient été conduits à l’hôpital de Maiduguri. Des sources à l’intérieur de l’établissement ont fait part « d’un grand nombre de personnes qui sont arrivées » mardi en fin de journée.

Un des épicentres des violences

Mandarari se trouve dans le district de Konduga, à quelques kilomètres de la capitale de l’Etat du Borno, district qui a été la cible récente de nombreuses attaques de Boko Haram. Des hommes armés ont envahi la localité voisine d’Amarwa, dans la nuit de samedi à dimanche, tirant au hasard sur les villageois et mettant le feu à toutes les habitations.

Konduga est l’un des épicentres des violences commises par le groupe djihadiste depuis que l’armée a forcé les combattants islamistes à décrocher de leur base de la forêt de Sambisa, en décembre 2016. Il y a deux semaines, trois vendeurs de bois ont été décapités non loin de là, accusés par les combattants d’être des espions au service des forces de sécurité.

Le conflit de Boko Haram, particulièrement meurtrier dans la région du lac Tchad, a fait plus de 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis que le groupe extrémiste a pris les armes en 2009.