Charlottesville : les dirigeants du FN prennent leur distance avec Donald Trump
Charlottesville : les dirigeants du FN prennent leur distance avec Donald Trump
A la suite des déclarations du président états-unien, qui a mis sur un même plan militants d’extrême droite et manifestants antiracistes, les dirigeants du parti d’extrême droite français ont regretté cette prise de position.
Le président des Etats-Unis, Donald Trump, le 15 août à la Trump Tower à New York. / Drew Angerer / AFP
Le Front national (FN) prend, lui aussi, ses distances avec Donald Trump, qui est de plus en plus isolé aux Etats-Unis après ses propos sur les événements de Charlottesville. Invité de France Inter, jeudi 17 août, le député FN du Nord Sébastien Chenu a critiqué les déclarations du président états-unien, qui a renvoyé dos à dos les militants d’extrême droite et les contre-manifestants antiracistes qui se sont affrontés samedi à Charlottesville, en Virginie.
« Je pense que la vocation d’un président, c’est d’unir son peuple sur des objectifs et non pas s’enfermer dans des polémiques blessantes, choquantes, probablement historiquement compliqué à gérer pour les Etats-Unis, explique M. Chenu. Donald Trump se trompe en agissant ainsi. »
« Et il n’est pas au niveau auquel on est en droit de l’attendre eu égard aux déclarations qu’il avait faites avant de devenir président des Etats-Unis. Il a encore la capacité de redresser cette image. Mais ses dernières déclarations sont assez consternantes. »
Les dirigeants du Front national s’étaient pourtant réjouis de la victoire de Donald Trump face à Hillary Clinton lors de la présidentielle américaine. Un signal prometteur à quelques mois de l’élection présidentielle française, espérait alors les dirigeants du parti d’extrême droite français. « Clairement, la victoire de Donald Trump est une pierre supplémentaire dans l’émergence d’un nouveau monde, qui a pour vocation à remplacer un ordre ancien », s’était ainsi enthousiasmée Marine Le Pen.
« Décevant »
Durant la campagne, la candidate du FN s’était même rendue à la Trump Tower, à New York, sans avoir pu toutefois rencontrer le président américain. Mais neuf mois après l’élection de M. Trump, c’est la douche froide.
Sur Franceinfo, mardi, le vice-président du parti fondé par Jean-Marie Le Pen, Florian Philippot, a estimé qu’il fallait condamner « ces suprémacistes racistes et toute violence ». Il a également jugé « décevant » la politique étrangère de M. Trump.
« Je m’attendais à une politique, d’après ses propres propos de campagnes, d’apaisement international, où les Etats-Unis arrêteraient d’être le gendarme du monde. Je trouve que ses propos en Corée du Nord, au Venezuela, vis-à-vis de la Russie où il a renforcé les sanctions, sont des propos qui ne vont pas dans le sens de l’apaisement. »
Les dirigeants du FN avaient déjà regretté, en avril, les frappes américaines sur une base militaire syrienne décidées par Donald Trump à la suite d’un bombardement à l’arme chimique à Khan Cheikhoun attribué au régime syrien.
« Je suis un peu étonnée, parce que Trump avait indiqué à plusieurs reprises qu’il n’entendait plus faire des Etats-Unis le gendarme du monde, et c’est exactement ce qu’il a fait hier, s’était désolée Mme Le Pen. Est-ce que c’est trop demander d’attendre les résultats d’une enquête internationale indépendante avant d’opérer ce genre de frappe ? »
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