Séoul et Washington lancent leurs manœuvres annuelles dans un climat tendu
Séoul et Washington lancent leurs manœuvres annuelles dans un climat tendu
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
La Corée du Nord a d’ores et déjà prévenu que ces exercices militaires conjoints ne feraient qu’aggraver les tensions dans la région.
Des Sud-coréens dénoncent le lancement des exercices militaires conjoints entre Séoul et Washington devant l’ambassade des Etats-Unis à Séoul, le 21 août. / JUNG YEON-JE / AFP
Dans un contexte particulièrement tendu avec la Corée du Nord, la Corée du Sud et les Etats-Unis ont entamé lundi 21 août leurs exercices militaires conjoints. Pyongyang avait prévenu que ces manœuvres ne feraient qu’aggraver les tensions dans la région.
Des dizaines de milliers de soldats participent à cette opération, appelée « Ulchi Freedom Guardian » (UFG) – du nom d’un général qui défendit un ancien royaume coréen face à l’envahisseur chinois. Largement fondée sur des simulations par ordinateur, elle se déroule sur le territoire sud-coréen et doit durer deux semaines.
Washington et Séoul présentent l’UFG comme un exercice purement défensif. Aux yeux du régime nord-coréen, il s’agit de d’une répétition provocante en vue d’une invasion et chaque année, il brandit la menace de représailles militaires.
Tensions exacerbées et guerre rhétorique
Cette édition 2017 intervient dans un climat de tensions exacerbées et de guerre rhétorique entre Washington et Pyongyang.
La Corée du Nord a testé deux missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) en juillet. Des essais qui semblent mettre à sa portée une bonne partie du continent américain. En réaction, le président Donald Trump a menacé de déchaîner « le feu et la colère » sur le pays.
Ce à quoi Pyongyang a répliqué en promettant de tirer une salve de missiles à proximité du territoire américain de Guam, dans le Pacifique. Kim Jong-un a mis ce projet sur pause, mais prévenu que sa mise à exécution ne dépendait que du comportement de Washington.
« Phase incontrôlable de la guerre nucléaire »
Ces manœuvres annuelles datent de 1976. Quelque 50 000 soldats sud-coréens y participent, aux côtés de 17 500 militaires américains – un nombre en recul par rapport aux 25 000 GI’s déployés en 2016.
Le chef du Pentagone James Mattis a démenti dimanche que Washington eut cherché à apaiser Pyongyang en diminuant le nombre de soldats participant à l’UFG. Le contingent a été réduit « à dessein afin de parvenir aux objectifs de l’exercice », a-t-il déclaré.
La presse sud-coréenne a, par ailleurs, rapporté que les Etats-Unis envisageaient d’abandonner leur projet initial de déployer deux porte-avions près de la péninsule dans le cadre de ces manœuvres.
La Corée du Nord a accusé Washington de « jeter de l’huile sur le feu ». Le journal du parti unique au pouvoir Rodong Sinmun a ainsi mis en garde contre la « phase incontrôlable de la guerre nucléaire ». Les Etats-Unis « se trompent plus que jamais » s’ils pensent qu’une guerre « se passerait chez quelqu’un d’autre, loin de chez eux de l’autre côté du Pacifique ».