Aux Etats-Unis, deux cadres de la Société générale inculpées dans l’affaire du Libor
Aux Etats-Unis, deux cadres de la Société générale inculpées dans l’affaire du Libor
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Ces responsables, de nationalité française, sont accusées d’avoir communiqué de fausses informations sur le marché.
Logo de la Société Générale au siège de la banque à La Défense, le 21 avril 2016. / Gonzalo Fuentes / REUTERS
Le département de la Justice américain a annoncé jeudi 24 août avoir mis en examen deux cadres de la banque française Société générale pour leur rôle supposé dans la manipulation du taux interbancaire Libor.
Danielle Sindzingre, 54 ans, et Muriel Bescond, 49 ans, toutes deux de nationalité française, ont été inculpées par un tribunal fédéral de New York pour avoir communiqué de fausses informations sur le marché, en l’occurence le Libor. Mme Sindzingre était au moment des faits responsable des activités internationales sur les bons du trésor et Mme Bescond pour ceux émis sur le marché français auprès de la Société générale.
« L’intégrité de nos marchés financiers dépend de ce que chacun des participants transmette une information complète et exacte, a souligné le procureur fédéral auprès du tribunal de New York Bridget Rohde, citée dans un communiqué. Comme l’établit l’accusation, les personnes mises en examen ont agi en violation de ce principe et des lois censées le faire respecter en faisant fournir par leur employeur, la Société générale, des taux falsifiés pour le Libor qui ont ensuite eu des effets sur les transactions dans le monde entier utilisant le Libor. »
Un taux interbancaire de référence pendant longtemps
Le Libor, soit le « London Interbank Offered Rate », a longtemps été un taux interbancaire de référence dans le monde de la finance, ayant une incidence sur une masse énorme de produits financiers dont certains prêts aux ménages et aux entreprises. Plusieurs affaires de manipulations ces dernières années ont toutefois terni sa réputation et le régulateur britannique des marchés a annoncé fin juillet sa suppression d’ici fin 2021.
Lorsqu’il a été la cible de manipulations, il était fixé quotidiennement par 16 des principales banques mondiales de manière consensuelle et servait notamment à déterminer le taux auquel elles se prêtent de l’argent entre elles. Son mode de calcul avait ensuite été modifié.
La Société générale avait indiqué début août en présentant ses résultats pour le deuxième trimestre qu’elle coopérait avec les autorités américaines dans le cadre d’une enquête ouverte sur des manipulations du Libor.
Plusieurs autres banques, dont Deutsche Bank, ont déjà payé des amendes dans le cadre de cette affaire et un ancien trader des banques UBS et Citigroup, Tom Hayes, a écopé d’une peine de onze ans de prison.