Le ministère américain de la justice a ouvert une enquête contre Uber sur d’éventuels cas de corruption, a fait savoir l’entreprise mardi 29 août, confirmant une information du Wall Street Journal. L’administration tente de déterminer si la compagnie a cherché à corrompre des responsables étrangers pour promouvoir ses intérêts.

Le leader mondial de la réservation de voitures avec chauffeur a confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) qu’il coopérait à des investigations sur de possibles violations du « Foreign Corrupt Practices Act », mais n’a pas souhaité fournir de détail. Cette loi interdit « à certaines catégories de personnes et entités de payer des responsables officiels étrangers dans le but de faciliter l’obtention ou le maintien d’intérêts commerciaux », selon le site internet du ministère de la justice.

La révélation de cette enquête intervient alors qu’Uber fait face à une cascade de polémiques ces derniers mois. Quelques heures après l’annonce de cette affaire, l’entreprise de San Francisco a par ailleurs officiellement nommé son nouveau PDG, Dara Khosrowshahi, qui dirigeait jusqu’ici Expedia. Il remplace le controversé Travis Kalanick, poussé à la démission fin juin.

600 millions de dollars de pertes

Le nouveau dirigeant d’Uber aura fort à faire pour relancer l’entreprise, qui a encore perdu environ 600 millions de dollars au second trimestre et dont le conseil d’administration s’est publiquement déchiré tout l’été sur le choix d’un nouveau dirigeant.

Outre les accusations de sexisme et de harcèlement qui entourent le groupe, Uber s’est aussi mis à dos les taxis qui voient en lui leur mort programmée, les régulateurs de nombreux pays qui cherchent à lui faire barrage et même ses propres chauffeurs, qui réclament de meilleures rémunérations ou un statut plus protecteur.

Le gouvernement américain a également ouvert cette année une enquête pénale contre la firme, soupçonnée d’avoir utilisé un logiciel pour permettre à ses chauffeurs d’éviter de se faire repérer par les autorités dans les zones dont il est exclu.

Elle est aussi poursuivie par une filiale de Google, Waymo, spécialisée dans les voitures autonomes, qui l’accuse de vol de technologies.

Toujours sur le front judiciaire, le groupe est également poursuivi par une passagère violée par un chauffeur en 2014 en Inde, qui accuse ses dirigeants d’avoir obtenu son dossier médical pour la discréditer.

Club de l’Economie : où en est le dialogue entre Uber et ses chauffeurs ?
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