Représentant de l’ELN (à droite) et ministre des affaires étangères colombien (à gauche), lors de l’ouverture des pourparles de paix, à Quito (Equateur), le 7 février. / Dolores Ochoa / AP

La paix gagne un peu plus de terrain en Colombie. Le gouvernement et la guérilla de l’ELN, en pourparlers depuis février, sont en effet convenus d’un cessez-le-feu bilatéral, a annoncé, lundi 4 septembre, la rébellion, peu avant la visite du pape François, attendu mercredi à Bogota.

« Oui, cela a été possible ! Nous remercions toutes celles et tous ceux qui ont résolument appuyé les efforts pour parvenir à ce #CeseAlFuegoBilateral (Cessez-le-feu bilatéral) », a tweeté la délégation de l’Armée de libération nationale (ELN, guévariste) à Quito, où se tiennent les négociations.

Le cessez-le-feu entrera en vigueur à partir du 1er octobre, pour une durée de cent deux jours renouvelable, a déclaré dans la foulée le président colombien, Juan Manuel Santos. L’accord « se renouvellera dans la mesure où il sera respecté, et si les négociations avancent sur les autres points », a dit le chef de l’Etat dans une allocution télévisée au palais présidentiel Casa de Nariño, à Bogota.

Un conflit d’un demi-siècle

Le cessez-le-feu a été conclu dans le cadre du troisième cycle des négociations de paix entre le gouvernement du président Juan Manuel Santos et l’ELN, depuis le 7 février dans la capitale de l’Equateur voisin. Les deux parties négociaient ces jours-ci la possibilité d’un cessez-le-feu bilatéral temporaire avant l’arrivée du souverain pontife, en visite en Colombie du 6 au 10 septembre.

Le gouvernement exigeait de la guérilla qu’elle renonce aux enlèvements, aux attentats contre des infrastructures pétrolières du pays, aux mines antipersonnel et au recrutement de mineurs. L’ELN attendait pour sa part un engagement des autorités à assurer la sécurité des leaders d’associations et défenseurs des droits humains par des gangs issus de la démobilisation des milices paramilitaires d’extrême droite en 2006.

Le président Santos, Prix Nobel de la Paix 2016, qui a signé en novembre un accord de paix historique avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), la plus ancienne guérilla du continent, aujourd’hui reconvertie en parti politique légal, espère parvenir à une « paix complète » après un conflit de plus d’un demi-siècle qui a fait plus de 26 000 morts, plus de 60 000 disparus et plus de sept millions de déplacés.