Emmanuel Macron organise « la généralisation des emplois précaires », selon Martine Aubry
Emmanuel Macron organise « la généralisation des emplois précaires », selon Martine Aubry
Le Monde.fr avec AFP
Selon l’ex-numéro un du PS et maire de Lille, « aucune des priorités de la France aujourd’hui (…) n’est traitée » par le nouveau gouvernement.
C’est un « mauvais départ ». Martine Aubry, maire (PS) de Lille, a accusé, mercredi 6 septembre, le président Emmanuel Macron et son gouvernement d’organiser « la généralisation des emplois précaires » à travers la révision du code du travail.
L’ex-ministre du travail puis des affaires sociales a ainsi jugé sur France Inter :
« On pourra se faire succéder les CDD autant de fois qu’on veut, sur les délais qu’on veut, on pourra licencier avec un motif économique absolument incontrôlable – ça améliore la compétitivité de l’entreprise –, on pourra délocaliser, puisque ne sera prise en compte que la situation d’un groupe “en France, et pas à l’étranger”. »
Selon l’ex-numéro un du PS, « aucune des priorités de la France aujourd’hui (…) n’est traitée » :
« Croire que c’est en précarisant les salariés, en les licenciant plus facilement, en contournant les syndicats, en accroissant le pouvoir unilatéral du chef d’entreprise qu’on rendra les entreprises plus compétitives, c’est vraiment une vision du passé. »
Regret d’une absence « d’unité syndicale »
Martine Aubry s’est attaquée ensuite à la ministre du travail, Muriel Pénicaud, qui était sa conseillère formation lorsqu’elle était elle-même à la tête de ce ministère, entre 1991 et 1993. « Quand elle dit “Les contrats aidés ne servent à rien”, alors que nous avons ensemble créé les CEC [contrats d’emploi consolidé], (…) c’est triste d’entendre quelqu’un dont je connais les convictions dire quelque chose qu’elle ne peut pas partager », a-t-elle dit.
Par ailleurs, la maire de Lille a regretté « qu’il n’y ait pas d’unité syndicale » pour la contestation dans la rue de ces ordonnances. Deux manifestations sont en effet prévues : une le 12 septembre, à l’appel de la CGT, et l’autre le 23 septembre, à l’appel de La France insoumise (LFI). « Le 12 je verrai si j’y vais, pas le 23 », a-t-elle asséné.