Au départ de la manifestation place de la Bastille, jeudi 23 juin. | ALAIN JOCARD / AFP

Les opposants au projet de loi travail ont pris le départ d’un défilé très particulier, jeudi 23 juin peu après 14 heures, place de la Bastille à Paris. Deux mille policiers étaient déployés pour encadrer une manifestation qui avait été d’abord interdite par la préfecture de Paris avant d’être autorisée sur un trajet imposé par les autorités. Ils parcourront une boucle de 1,6 kilomètre au départ et à l’arrivée place de la Bastille, après avoir fait le tour du bassin de l’Arsenal.

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Le tracé a été voulu le plus court possible, pour empêcher au maximum les casseurs de s’introduire dans le défilé. En amont, l’entrée de la place de la Bastille a par ailleurs été filtrée et les sacs fouillés afin d’empêcher que des projectiles ou des « déguisements » – ce sont les termes du préfet – ne soient apportés par les manifestants. Les casques et les foulards étaient également proscrits à l’arrivée sur la place.

A 14 h 30, au moins 85 personnes avaient été interpellées pour détention de stupéfiants, interdiction de paraître ou détention de projectiles, selon la préfecture de police.

Le parcours de la manifestation était lui largement bardé de véhicules des forces de l’ordre, tandis que des abribus, largement attaqués sur de précédentes manifestations, avaient été protégés par anticipation.

« Pendant ce temps-là on ne discute pas de la loi travail »,

Malgré ce contexte tendu, « il va y avoir du monde », a promis Philippe Martinez, leader de la CGT, avant le début du cortège et après trois jours d’imbroglio sur la tenue de ce défilé.

Après les violences qui avaient largement terni la manifestation du mardi 14 juin, le gouvernement avait menacé d’interdire un nouveau défilé si les conditions n’étaient pas réunies pour que celui-ci se passe dans le calme. La préfecture de police avait proposé à l’intersyndicale de préférer un « rassemblement statique » en lieu et place d’une manifestation. Face au refus ferme des syndicats de renoncer à un défilé, une interdiction avait été annoncée avant un rétropédalage permettant finalement aux opposants à la loi travail de défiler, jeudi.

« Pendant ce temps-là on ne discute pas de la loi travail », s’est indigné, place de la Bastille, Jean-Luc Mélenchon, cofondateur du Parti de gauche et candidat à l’élection présidentielle.

Le projet de loi du gouvernement, au cœur des tensions sociales depuis plusieurs mois, est actuellement en discussion au Sénat qui doit voter le 28 juin, date d’une nouvelle mobilisation des opposants.

La « loi travail » expliquée en patates
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