Sur l’île de Pele, au nord de l’île d’Efate, à Vanuatu. / ANGELA BOLIS/LEMONDE.FR

« Il pourrait y avoir des conséquences plus désastreuses sur les îles du Pacifique que sur tout autre pays au monde », affirme un rapport de la Banque mondiale publié jeudi 7 septembre sur les effets du réchauffement climatique. Les minuscules îles de l’océan le plus vaste de la planète auront des immenses besoins en matière d’aide internationale. Des populations entières seraient menacées de relocalisation.

La Banque mondiale a publié son rapport à l’occasion du Forum des îles Pacifique qui se tient aux Samoa. Toutes les recherches confirment ce que disent depuis longtemps les dirigeants de la région : leurs territoires sont en première ligne du réchauffement climatique.

Dans le scénario optimiste d’une montée des eaux de 40 centimètres d’ici 2100, les îles auraient besoin d’investissements massifs pour se doter de digues capables de protéger leurs côtes. Avec une montée des eaux de 126 centimètres à la même date, hypothèse plus pessimiste, des zones entières seraient englouties sur les îles Marshall. Tuvalu et Kiribati pourraient devoir évacuer l’intégralité de leur population.

Des effets déjà visibles

« La communauté internationale devra en conséquence peser le pour et le contre, entre d’importants investissements initiaux pour la construction (…) et des programmes d’urgence de secours et de reconstruction quand le désastre aura frappé », résume le rapport.

L’érosion côtière, la contamination des terres agricoles et l’eau potable par le sel, ainsi qu’une pluviométrie imprévisible sont déjà des effets visibles du changement climatique. Les tempêtes de catégorie 5, comme celles qui ravagent en ce moment les Antilles dans l’Atlantique, risquent de devenir plus fréquentes. En 2015, le cyclone Pam a détruit l’équivalent de 64 % du PIB de l’archipel du Vanuatu.

Les nations du Pacifique peuvent toutefois tabler sur le tourisme pour développer leurs ressources, avec un million de visiteurs potentiels annuels d’ici 2040. Le 1,6 milliard de dollars de revenus et les 110 000 emplois générés pourraient aider à préparer un avenir incertain.