A Sacramento, le ministre de la Justice Xavier Becerra annonce que la Californie poursuivra l’administration Trump, après que cette dernière a mis fin au programme Daca. / Don Thompson / AP

Le ministre de la justice de Californie Xavier Becerra, joint par ses homologues du Minnesota, du Maryland et du Maine, a porté plainte lundi 11 septembre au tribunal fédéral du nord de la Californie, contre l’administration Trump, accusant sa décision de mettre fin au programme DACA, d’être « anticonstitutionnelle » et illégale.

Ce programme, dont la suppression a été annoncée mardi 5 septembre, « a permis à plus de 800 000 enfants arrivés sans-papiers aux Etats-Unis – surnommés dreamers – de sortir de l’ombre et de devenir des Américains productifs et couronnés de succès » a fait valoir Xavier Becerra.

Quinze Etats américains dont New York et la capitale fédérale Washington D.C. avaient déjà porté plainte mercredi 6 septembre contre la fin du programme.

Violation du cinquième amendement

Sans une hypothétique réforme migratoire au Congrès dans les mois à venir, les jeunes sans-papiers pourraient être contraints de retourner dans la clandestinité. « Plus d’un quart des bénéficiaires du DACA vivent en Californie et ce n’est pas un hasard si notre formidable Etat est la sixième économie du monde », commente Xavier Becerra dans un communiqué.

La fin du DACA pourrait coûter très cher à la Californie: une étude du centre de réflexion indépendant Center for American Progress publiée en janvier évaluait son impact à 11,3 milliards de dollars par an pour la Californie, plus que tout autre Etat américain.

La plainte soutient notamment que la fin au DACA, qui donnait un statut et un permis de travail temporaires, « revient sur la promesse faite aux dreamers et à leurs employés que leur participation au programme ne serait pas utilisée pour les expulser ou poursuivre leurs employeurs », ajoute le communiqué.

« La menace d’une utilisation [contre eux] d’informations fournies en toute bonne foi au gouvernement DACA viole le cinquième amendement de la Constitution » qui protège contre l’auto-incrimination forcée.

La décision du président Trump de clore ce programme a été vivement critiquée par les démocrates mais aussi dans le camp républicain. Des manifestations ont eu lieu à travers le pays et des milliers de personnes ont défilé à Los Angeles dimanche.