De Barcelone à Rio, précédents plus ou moins heureux des Jeux olympiques
De Barcelone à Rio, précédents plus ou moins heureux des Jeux olympiques
Atlanta, Sydney, Athènes, Rio de Janeiro : les récentes éditions des JO d’été montrent que l’évènement peut transformer une ville, pour le meilleur et pour le pire.
Quelle trace les Jeux olympiques 2024 laisseront sur Paris et ses finances ? L’histoire montre qu’il faudra attendre que les Jeux soient passés, voire quelques années de plus, pour évaluer l’héritage olympique. Les correspondants du Monde sont retournés à Barcelone, Sydney, Athènes et Rio de Janeiro.
1992 : Barcelone naît aux yeux du monde
Vue des plages et du port de Barcelone, réaménagés à l’occasion des JO 1992. / PAU BARRENA / AFP
Avant : « En 1984, quand elle est désignée pour l’organisation des Jeux, Barcelone était une petite ville de 90 km2, très industrielle, une sorte de Manchester de l’Espagne », se souvient Ferran Brunet, économiste au Centre d’études olympiques et auteur de nombreux rapports sur les retombées locales des JO.
Après : la métamorphose est totale : les Jeux ont modernisé Barcelone, imprimé son nom sur la carte du monde, créé de nouveaux quartiers. La ville moyenne, industrielle, grise est devenue une grande métropole européenne. Elle qui tournait le dos à la Méditerranée s’est ouverte sur la mer.
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2000 : un après-JO planifié avec succès à Sydney
Le parc olympique de Sydney, quelques jours avant la cérémonie d’ouverture des JO 2000. / JOEL SAGET / AFP
Avant : l’Australie voulait développer sur le long terme une zone abandonnée de la ville. C’est l’ancienne friche industrielle de Homebush Bay, une ville de la banlieue ouest, qui a été choisie.
Après : premier espace de manifestations sportives et culturelles du pays, le quartier poursuit sa mue en une zone résidentielle, commerciale et d’affaires.
2004 : l’impossible calcul du coût des JO d’Athènes
Le stade de volley-ball des JO d’Athènes, un an après les JO en 2005. Beaucoup d’installation des JO 2004 ont très peu servi ensuite. / LOUISA GOULIAMAKI / AFP
Avant : jusqu’en 2003, l’Etat grec prévoyait de ne dépenser que 4,5 milliards d’euros. En novembre 2004, le gouvernement socialiste de Costas Simitis annonçait que le coût de l’organisation des Jeux olympiques s’était finalement élevé à 8,95 milliards d’euros, sans compter « les dépenses liées aux grands travaux prévus pour les Jeux olympiques [autoroute, tram, train de banlieue…] ». L’agence Standard & Poor’s l’évalue à 9,6 milliards d’euros, soit 6 % du PIB grec à l’époque.
Après : « Le visage d’Athènes a changé après les Jeux olympiques. La capitale grecque s’est dotée de nouveaux transports en commun, d’un nouvel aéroport, de stades modernes… Mais le problème est que nous voulions faire en cinq ans ce que nous n’avions pas fait pendant tant d’années », dit aujourd’hui Tassos Papachristos, porte-parole du Comité olympique grec.
2016 : Rio ne répond plus
La piscine olympique de Rio, en février. / Pilar Olivares / REUTERS
Avant : « Les JO auraient pu être une bonne occasion pour Rio, mais aucune des promesses n’a été tenue », se désole Renata Neder, chercheuse à Amnesty International.
Après : les logements de l’ancien village olympique, bâtis dans le quartier des « nouveaux riches » de Barra da Tijuca, ne trouvent pas preneurs. Le parc olympique est en déliquescence, un incendie a touché le vélodrome, le site de Deodoro est fermé. Côté coulisses, le président du comité olympique brésilien Carlos Nuzman, ancien patron du comité d’organisation, a été arrêté : il est soupçonné d’avoir participé à l’achat de voix de membres du Comité international olympique lors de l’attribution des Jeux au Brésil, en octobre 2009.