Ligue des champions : le PSG fait parler la poudre
Ligue des champions : le PSG fait parler la poudre
Par Rémi Dupré (Glasgow, Ecosse (Envoyé spécial)
Grâce à son attaque de feu, le club parisien s’est largement imposé (5-0) contre le Celtic Glasgow, en Ecosse, pour son entrée dans la compétition.
Le PSG s’est largement imposé (5-0) face au Celtic Glasgow, mardi 12 septembre, en Ligue des champions. / FRANCK FIFE / AFP
Il fallait montrer ses muscles tout en envoyant un signal fort aux ténors européens. Six mois après sa débâcle (6-1) face au FC Barcelone, le Paris-Saint-Germain version Qatar Sports Investments (QSI) a magistralement entamé, mardi 12 septembre, sa campagne en Ligue des champions. Sa victime du soir est l’équipe écossaise du Celtic Glasgow, corrigée (5-0) chez elle, sous une pluie battante. Malgré le soutien inconditionnel et les chants émouvants de leur public, les « Bhoys » ont sombré au fil d’une rencontre maîtrisée de bout en bout par la « machine » parisienne.
Coutumièrement surnommé « Paradise » par ses fidèles, le Celtic Park promettait l’enfer à ses « visiteurs », leur offrant une acoustique hostile au coup d’envoi. Après le traditionnel You’ll never walk alone entonné par les supporteurs écossais, l’enceinte est devenue un « chaudron », comme l’avait appelé de ses vœux Brendan Rodgers. S’il a été entendu par ses fans, l’entraîneur du Celtic a rapidement pris conscience du gouffre béant qui sépare ses joueurs, combatifs mais sans génie, aux artistes du PSG.
Sur une pelouse gorgée d’eau et balayée par le vent, l’équipe de la capitale a fait parler la poudre, éteignant inexorablement la clameur en tribunes. Pour sa première sortie commune en Ligue des champions, la nouvelle ligne d’attaque parisienne a été impitoyable. Estampillé « MCN » (Mbappé, Cavani, Neymar), le trio offensif le plus cher du monde (466 millions d’euros) en impose déjà. Ce fut un festival de dribbles, coups de rein, talonnades, jongles et passes en profondeur.
Une puissance de feu sans équivalent
Le Brésilien Neymar a ouvert la marque avant de laisser ses deux partenaires participer au festin. Infernal sur son aile, Kylian Mbappé a aggravé la marque. Quant à l’Uruguayen Edinson Cavani, il a inscrit un doublé, devenant au passage le meilleur buteur de l’histoire du PSG (22 réalisations en 37 matchs) devant le Suédois Zlatan Ibrahimovic (20 buts en 33 matchs).
Sous des hallebardes, les joueurs du Celtic, déterminés mais impuissants, n’ont pu que constater la force de frappe dont s’est doté le PSG lors du mercato estival. Une puissance de feu qui paraît actuellement sans équivalent sur l’échiquier du football européen. « La MCN ? Ils ont démontré qu’ils avaient beaucoup de qualités, l’un jouait pour l’autre, c’était ce qui importait », a commenté Unai Emery, l’entraîneur parisien.
A force de se gargariser de gestes techniques, la « MCN » a parfois donné l’impression de tomber dans la facilité, ratant l’immanquable à plusieurs reprises. Impressionnants, les attaquants parisiens ont pu s’appuyer sur des milieux solides et créatifs, à l’image du jeune Adrien Rabiot (22 ans), clairvoyant et juste techniquement. Grâce aux chevronnés brésiliens Dani Alves (34 ans) et Thiago Silva (32 ans), la défense du PSG a, elle, fait preuve de sérénité.
« Ce n’est pas un message pour les autres, mais pour nous-mêmes »
En connaisseur, le public du Celtic Park s’est levé, au coup de sifflet final, pour saluer la prestation du PSG. « Je ne veux pas être trop dur avec les joueurs. On affrontait le vainqueur potentiel de la compétition et, sans manquer de respect à nos gars au club, ce n’est pas juste un ou deux niveaux d’écart qu’il y avait, c’était trois ou quatre », a lucidement reconnu Brendan Rodgers, le coach des sextuples champions d’Ecosse en titre, privés de huitièmes de finale de Ligue des champions depuis 2008.
En renversant l’une des institutions les plus respectables du foot européen, sacrée en 1967 en « Coupe des clubs champions », le PSG a démontré sa capacité à « contrôler » une rencontre dans son intégralité, comme l’a souligné Unai Emery. Avec ce festival offensif en terre écossaise, le club prend date. Sur la route de la finale programmée le 26 mai, à Kiev (Ukraine), il se pose comme l’un des principaux rivaux du Real Madrid, double tenant du trophée, dans la course au titre continental.
« Ce n’est pas un message pour les autres, mais pour nous-mêmes, pour dire que nous sommes capables d’un match comme celui-là, a déclaré Thiago Silva, le capitaine parisien, autoritaire et très appliqué sur la pelouse du Celtic Park. On doit continuer à travailler, à penser de manière positive parce que la saison sera longue, mais on a la possibilité d’en faire une bonne. »
Or, cette agréable entrée en matière ne doit pas masquer la prochaine étape, nettement plus redoutable. Le 27 septembre, Neymar et consorts recevront les Allemands du Bayern Munich, quintuples vainqueurs de l’épreuve et vainqueurs (3-0) des Belges d’Anderlecht.
Aux allures de premier test d’envergure pour le PSG, ce choc sera marqué par le retour au Parc des princes de l’Italien Carlo Ancelotti. Sur le banc bavarois depuis 2016, l’ex-entraîneur parisien (2012-2013) paraît le mieux placé pour trouver la faille et contrer la « MCN ». C’est à l’issue de cette rencontre de prestige que les joueurs de la capitale sauront, vraiment, si leur costume de favoris est assez grand pour eux.