JO 2024 : quels visages pour les Bleus à Paris ?
JO 2024 : quels visages pour les Bleus à Paris ?
Par Anthony Hernandez
Cent ans après l’édition de 1924, Paris accueillera à nouveau les Jeux olympiques, dans sept ans. Quels seront les sportifs qui représenteront l’équipe de France ?
Teddy Riner a été très impliqué dans la candidature parisienne aux JO. Il espère être champion olympique en 2024. / FRANCK FIFE / AFP
Hier à Lima, le suspense était comparable au film dont on connaît la fin dès les cinq premières minutes. Mais ça y est, c’est officiel : Paris a les Jeux. En attendant de savoir si les organisateurs tiendront leurs (belles) promesses d’un budget maîtrisé et sans mauvaise surprise, essayons d’imaginer les sportifs français qui seront de l’aventure dans sept ans.
Ceux dont on ne connaît pas encore vraiment le nom
Il est toujours délicat de prédire l’avenir, le sport de haut niveau ne fait pas exception. Mais certains sportifs affichent à un très jeune âge des promesses qui pourraient bien se confirmer lors des JO 2024 à Paris. Liste non exhaustive.
En athlétisme, un nom semble s’imposer : Heather Arneton. À 15 ans, cette spécialiste du triple saut et du saut en longueur possède des références incroyables. Elle est recordwoman du monde minime du saut en longueur. Elle avait réussi les minima pour les championnats d’Europe en salle senior, mais, trop jeune, elle n’avait pas eu le droit d’y participer.
En lutte, Koumba Larroque, 19 ans depuis peu, s’est déjà construit une petite notoriété, dans un sport qui reste cependant confidentiel en dehors des JO. Cette lutteuse francilienne, médaillée de bronze lors des Mondiaux à Paris, en août, pourrait bien succéder à Steeve Guénot au rang des champions olympiques de la lutte française.
Elle n’a que 19 ans, mais Koumba Larroque est déjà médaillée de bronze mondiale. Une belle carrière s’ouvre à elle. / Francois Mori / AP
En judo, Romane Dicko, 17 ans, a participé à la médaille de bronze mondiale de l’équipe de France dans l’épreuve mixte par équipes à Budapest au début du mois. L’an passé, elle avait conquis le titre national dans la catégorie des + 76 kg, celle de la championne olympique Emilie Andéol, alors qu’elle n’était pas même encore ceinture noire.
En cyclisme sur piste, une discipline qui aura lieu dans le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, Mathilde Gros, 18 ans, est programmée pour briller. Repérée pour son potentiel physique hors norme à l’Insep alors qu’elle était basketteuse, cette Sudiste est déjà quintuple championne du monde junior… En 2016 et en 2017, elle a également remporté cinq titres de championne de France senior, ce qui prouve sa maturité.
À 13 ans, Prithika Pavade est déjà double championne de France cadette alors qu’elle n’est encore que minime. Elle est numéro trois européenne en étant surclassée en cadette et a déjà eu les honneurs d’un article dans L’Equipe. La jeune pongiste de Saint-Denis ne cache pas ses ambitions : elle veut être championne olympique chez elle en 2024.
Melvyn Richardson, on connaît déjà son nom (il est le fils de Jackson Richardson), mais il lui reste à se faire un prénom auprès du grand public. À 20 ans, il a été sélectionné pour la première fois en équipe de France en juin dernier. Il est également champion d’Europe et champion du monde en catégorie de jeunes.
Melvyn Richardson. / SEBASTIEN BOZON / AFP
En basket, le jeune Joël Ayayi, 17 ans, meneur de jeu pensionnaire du centre fédéral, a rejoint une université américaine, Gonzaga (Etat de Washington). Il a toutes les chances de faire partie de l’aventure en 2024.
Ceux qui sont attendus
Ce sont des sportifs accomplis, qui ont déjà prouvé leurs qualités au plus haut niveau. En 2024, à Paris, ils seront au top et pourraient encore jouer les premiers rôles.
Il est vice-champion olympique, il sera peut-être déjà champion olympique (Tokyo 2020) lorsqu’il se présentera à Paris pour ses troisièmes Jeux, il aura alors 32 ans. Champion du monde cet été à Londres, le décathlonien Kevin Mayer est bien parti pour un long règne sur la reine des disciplines.
L’autre médaillé d’or des Mondiaux d’athlétisme de Londres, l’inattendu Pierre-Ambroise Bosse aura lui aussi 32 ans à Paris. Le fantasque spécialiste du 800 m pourrait finir en apothéose devant son public.
Pierre-Ambroise Bosse lors des Mondiaux de Londres. / Matt Dunham / AP
En natation, Mehdy Metella, 32 ans également en 2024, devrait pouvoir briller sur le 100 m nage libre et sur le relais 4 x 100 m nage libre. Il pourra en tout cas s’inspirer de l’Américain Anthony Ervin, titré à 35 ans à Rio sur le 50 m nage libre.
Un autre nageur, Jordan Pothain, aura quant à lui 28 ans en 2024. Celui qui, grand seigneur, avait permis la qualification de Yannick Agnel sur 200 m à Rio [il lui avait laissé sa place au championnat de France] devrait être compétitif sur 200 m et 400 m nage libre.
Il est le volleyeur le plus talentueux au monde, Earvin Ngapeth, et l’arme fatale d’une équipe de France qui ne cesse de progresser, malgré quelques couacs (l’Euro cette année). Il aura 33 ans et une grande motivation pour peut-être guider ses jeunes coéquipiers vers un titre olympique que le volley tricolore n’a jamais obtenu.
Demi-finaliste malheureuse à Rio, la sabreuse Manon Brunet, double médaillée mondiale par équipes, aura 28 ans en 2024. De quoi envisager l’avenir avec sérénité.
Programmée pour briller à Rio, Pauline Ferrand-Prévot est passée à côté de l’épreuve cycliste en ligne et de la course en VTT. Elle aura deux chances de se rattraper : Tokyo en 2020 et, probablement, Paris en 2024, où elle n’aura que 32 ans. Après tout, Jeannie Longo avait 49 ans lorsqu’elle avait pris la 4e place du contre-la-montre des JO 2008.
Hâte d'y être 😍🇫🇷 #PARIS2024 https://t.co/DfEog0AMHX
— KMbappe (@Kylian Mbappé)
Un tweet a suffi à Kylian Mbappé pour exciter l’imagination du public. Et tout le monde le voit déjà à Paris en 2024 dans le rôle qu’avait tenu Neymar avec le Brésil. Son nouveau coéquipier au PSG avait conquis la médaille d’or du tournoi de football à Rio. L’équipe de France aura le droit d’aligner trois joueurs de plus de 23 ans, Mbappé, 24 ans, devrait en faire partie.
Ceux qui espèrent y être, mais qui ne seront pas de première jeunesse
Ce sont d’immenses champions, à la carrière déjà accomplie. Certains ont même pris une retraite anticipée. Paris 2024 pourrait leur donner l’envie de revenir ou stimuler leur motivation de durer encore ?
Teddy Riner aura 35 ans et il clamait haut et fort hier soir après l’officialisation : « J’ai dit que je serai là, je vais tout faire pour être là en tout cas. » Auteur d’une saison blanche depuis Rio, laquelle ne l’a pas empêché de glaner un neuvième titre mondial, il a tout de même connu quelques frayeurs contre un jeune Géorgien en demi-finale. Tout sera question de volonté et de mental pour le plus grand judoka de l’histoire.
Nicolas Batum aura lui aussi 35 ans, ce qui n’empêche pas le basketteur de viser une participation à Paris : « J’aurais du mal à m’imaginer passer à côté d’un tel événement. Ce serait dur. Le premier truc que je me suis dit en l’apprenant, c’est : j’aurai trente-cinq ans, alors pourquoi pas ? » Il ne serait toutefois pas bon signe pour la relève des Bleus qu’un joueur de cet âge soit dans le cinq majeur.
Nicolas Batum. / STREETER LECKA / AFP
Renaud Lavillenie aura 36 ans, presque 37, et il se dit prêt à concourir. Mais le perchiste a connu une saison difficile, avec ses premières graves blessures. A Londres, il a encore échoué à conquérir l’or mondial, qui lui manque toujours. A l’inverse, il a déjà inscrit le titre olympique à son riche palmarès. La jeune garde est déjà présente, avec l’Américain Sam Kendricks et le Suédois Armand Duplantis. Dans ces conditions, la participation aux JO dans sept longues années est-elle un vœu pieux ?
Après Rio et ses deux médailles d’argent, Florent Manaudou s’est lancé dans le handball, mettant entre parenthèses sa carrière de nageur. Le champion olympique de Londres n’est pas du tout motivé pour revenir à Tokyo en 2020, mais il n’excluait rien au mois de juillet en ce qui concerne Paris 2024, où il aurait 32 ans : « Si c’est Paris 2024, c’est sûr que ça me tente plus. Il faudra voir où j’en suis, c’est dans sept ans. »