L’université Louis-et-Maximilien, à Munich (Bavière). / DR

En Allemagne, les études supérieures à l’université ou dans une école supérieure (Hochschule) sont théoriquement ouvertes à tous les détenteurs d’une autorisation d’accès aux études supérieures, à savoir en général le baccalauréat. Il n’y a pas en Allemagne de « grandes écoles  » à la française, ­recrutant principalement leurs étudiants à l’issue de concours. Mais les processus de sélection existent : ils sont fonction des matières et des établissements.

Le baccalauréat est en soi une sélection puisque seule la moitié des élèves d’une classe d’âge le passent, les autres se dirigeant vers des formations en alternance, plus répandues qu’en France. Les « alternants » peuvent cependant obtenir par la suite une autorisation d’accès aux ­études supérieures, en général ­limitée à leur domaine de compétence, s’ils justifient d’une formation et d’une expérience professionnelle suffisante. Cette spécificité allemande tend à se réduire : on observe une augmentation du nombre de bacheliers ces dernières années, au détriment des apprentis.

Engagement social apprécié

Pour un bachelier, deux options sont possibles. Soit il a choisi un cursus sans procédure d’admission, auquel cas il lui suffit de s’inscrire dans l’établissement de son choix. Soit il a choisi une matière ou une école dont l’admission est encadrée.

C’est le cas en médecine et en pharmacie, et dans tous les cursus où il y a plus de candidats que de places disponibles. Le bachelier candidat doit alors se soumettre à une procédure d’admission que l’établissement est libre de fixer : la note au baccalauréat est bien sûr déterminante, mais une expérience professionnelle – stage ou engagement social – peut aussi être exigée ou appréciée, surtout en cas de note insuffisance. Certaines écoles font passer des tests ou des entretiens afin d’établir un classement et une liste d’attente pour l’attribution des places.

En médecine et en pharmacie, le nombre de places est déterminé au niveau fédéral, par une commission siégeant à Dortmund (Rhénanie-du-Nord - Westphalie), qui veille aussi à la répartition des étudiants en fonction des besoins géographiques. C’est inhabituel en Allemagne, où les décisions se prennent en général au niveau local.

Dans certaines matières très demandées, comme le droit, la psychologie, l’économie et la gestion d’entreprise, la plupart des grandes universités organisent des procédures d’admission. Un candidat aux études de psychologie devra ainsi justifier de la note maximale au bac pour être admis. Si ses notes sont insuffisantes, il peut faire le choix d’attendre. Ce crédit-temps lui permet d’augmenter ses chances d’être pris dans la formation de son choix.

Enfin, certaines universités sont plus demandées que d’autres. « A Berlin, à Munich ou à Heidelberg, les candidats sont très nombreux, il est plus difficile d’entrer dans ses universités, mais les critères exacts d’admission ne sont pas fixés à l’avance », explique Stefanie Busch, responsable du département admission à la Conférence des recteurs du supérieur (HRK), qui représente la plupart des universités et des écoles supérieures publiques allemandes.

Au total, un étudiant français désireux de s’inscrire en Allemagne devra consulter les sites (en général en allemand mais aussi en anglais) de chaque établissement.