Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et candidat à la présidence du parti Les Républicans, le 3 septembre. / BRUNO AMSELLEM / DIVERGENCE POUR LE MONDE

Candidat à la présidence des Républicains (LR), Laurent Wauquiez nuance ses attaques contre la loi Taubira autorisant les unions homosexuelles dans un entretien à paraître jeudi 21 septembre dans l’hebdomadaire Valeurs Actuelles.

L’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, favori pour l’élection des 10 et 17 décembre et héraut de l’aile droitière du parti, a été l’un des plus farouches opposants à la loi de mai 2013 sur le mariage pour tous et a maintes fois réclamé son abrogation.

« On voit bien que la loi Taubira a ouvert une mécanique sur laquelle il est évident qu’il faut revenir. » Mais, ajoute-t-il, « il ne s’agit pas de démarier les couples de même sexe et le sujet n’est pas la notion de mariage, comme l’a exprimé François Fillon pendant la campagne présidentielle, mais bien de fixer des lignes rouges pour empêcher toute marchandisation et toute remise en cause de la filiation. »

Il explique ainsi vouloir revenir sur « les dispositions [du texte] qui conduisent à la GPA [gestation pour autrui] et à la PMA [procréation médicalement assistée] » et « revenir de l’adoption plénière par des couples de même sexe à une adoption simple, qui ne remet pas en cause les liens de filiation », précise-t-il, dans la ligne du programme de M. Fillon lors de la présidentielle.

« Un enfant reste le fruit d’une femme et d’un homme. La société qui revient sur cela va vers un monde sans repères. »

Le président de la région Auvergne Rhône-Alpes est annoncé au meeting de rentrée, prévu fin septembre, de Sens commun, émanation politique de La Manif pour tous et fer de lance de la contestation contre la loi Taubira. Il est partisan comme les anti-mariage gay d’une réécriture de la loi.

« Politique au petit pied »

M. Wauquiez estime par ailleurs que le président Emmanuel Macron « n’est en rien de droite » et que « son univers, ce sont les élites connectées de la mondialisation ». « Il peut porter ponctuellement des réformes qui avancent dans une direction que l’on peut soutenir », déclare-t-il toutefois en jugeant le chef de l’Etat « mal à l’aise avec le mot nation”. »

« Il nous a parlé de la nation start-up, puis de la nation européenne, mais jamais de la nation française. Il porte une vision foncièrement multiculturelle, il est un apôtre de la mondialisation, n’a pas un mot sur les questions de sécurité, a montré tout le mépris dans lequel il tient l’armée par la manière dont il a traité le général Pierre de Villiers. »

Et celui-ci de lâcher, en direction de François Baroin, qui a piloté la campagne LR pour les législatives : « Nous avons fait une profonde erreur, après la présidentielle, en donnant le sentiment de mettre de l’eau dans notre vin. »

« Les électeurs de François Fillon ne nous ont pas pardonné et sont partis. C’est l’exemple même du piège que nous tend Emmanuel Macron : plus rien entre lui et les extrêmes. Pour lui, c’est la meilleure garantie de s’installer durablement au pouvoir. »

Laurent Wauquiez accuse ainsi la droite de ne plus mener, depuis les « années 1990 », que des « réformettes techniques » et « une politique au petit pied ». Elle est « devenue techno », estime-t-il.

Le président de la région Auvergne Rhône-Alpes s’assigne comme « premier chantier » à la tête de LR de « faire se connecter les deux hémisphères » : « les intellectuels de droite » comme « Finkielkraut, Houellebecq, Le Goff, Bellamy », dont il salue « la vitalité du débat », et les « politiques de droite », dont il constate « le vide sidéral de [leurs] nouvelles idées ».

« Je ne crois pas à tous ces discours sur la droite molle, la droite dure, la droite humaniste, je crois juste qu’il faut que la droite soit de droite. »