Dans son autobiographie, publiée aux Etats-Unis et traduite aujourd’hui en français, Angélique Kidjo dit tout de sa ­personnalité bouillonnante. L’auteure-compositrice et chanteuse franco-béninoise, star internationale lauréate de trois Grammy Awards, a vécu une quinzaine d’années en France avant de s’installer en Amérique, où elle poursuit sa carrière et continue de s’engager pour un monde moins bancal et déraisonnable. Dans son livre, elle évoque le Bénin (elle est née en 1960 dans ce qui s’appelait encore le Dahomey) et sa ­famille : son père, photographe, et sa mère, qui lui fit ­connaître, à 6 ans, sa première expérience de la scène avec la troupe de théâtre qu’elle dirigeait.

Elle jouit déjà d’une belle notoriété dans son pays quand elle décide, en 1983, de refuser de servir la propagande du régime répressif marxiste-léniniste de Mathieu Kérékou. Paris devient alors le tremplin de sa carrière internationale. Elle y rencontre son futur époux, le bassiste et compositeur Jean Hébrail, et son « modèle », Miriam Makeba, dont elle fera la première partie à l’Olympia. Son installation à New York avec mari et enfant ­apporte un nouveau souffle à sa carrière, mais ne met pas fin à son militantisme : impliquée auprès de l’Unicef et de ­l’Oxfam, elle a aussi créé la fondation Batonga pour aider à la scolarisation des filles en Afrique. Elle était, le 21 janvier, à Washington pour la Women’s March contre Donald Trump, événement qu’elle raconte en épilogue. En annexe, ­pas de discographie, mais des recettes de cuisine, dont sa « tarte aux pommes haute couture ».

FAYARD

La voix est le miroir de l’âme – Mémoires d’une diva engagée, d’Angélique Kidjo (avec Rachel Wenrick), traduit de l’anglais par Valéry Lameignère, Fayard, 28 p., 22 €.