Grève des routiers : premiers barrages dans le Nord
Grève des routiers : premiers barrages dans le Nord
Lancé à l’appel de la CGT et FO, ce mouvement reconductible contre la réforme du travail, sur fond de revendications catégorielles, devrait s’intensifier lundi.
Une trentaine de routiers CGT et FO bloquaient dans la nuit de dimanche 24 à lundi 25 septembre une autoroute dans le Nord, tout près de la Belgique, pour protester contre la réforme du code du travail, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse.
Les grévistes présents depuis minuit empêchaient les poids-lourds de circuler sur l’A22 en direction de la Belgique, à quelques centaines de mètres du poste frontière de Rekkem, et une file d’environ 100 véhicules à l’arrêt s’était formée sur un kilomètre. Les voitures et transports en commun pouvaient toutefois passer.
Le mouvement reconductible, qui devait initialement commencer à l’aube, devrait s’intensifier lundi. Les organisateurs promettent de multiplier blocages et rassemblements sur des lieux stratégiques, notamment autour des bases logistiques et dépôts de carburants. Dans le Nord, ils ont notamment prévu de bloquer à partir de 5 heures les dépôts pétroliers de Dunkerque, selon FO Transports.
Dérogation temporaire pour le transport d’hydrocarbures
Par anticipation, le gouvernement a publié samedi un arrêté autorisant temporairement les transporteurs d’hydrocarbures à déroger temporairement aux règles en matière de temps de conduite et de repos, afin de faciliter les approvisionnements en carburant.
Dans le viseur des routiers, les ordonnances signées vendredi par le président de la République Emmanuel Macron, même si la ministre des transports, Elisabeth Borne, a assuré que la réforme du code du travail n’avait « pas de raisons » de les inquiéter.
Les organisations de chauffeurs, à l’instar des confédérations syndicales, dénoncent la possibilité de « faciliter » les licenciements économiques dans les grands groupes, « l’affaiblissement » des représentants du personnel ou encore le plafonnement des indemnités prud’homales.
Plus spécifiquement, ils s’inquiètent de la possibilité de négocier dans l’entreprise des éléments de rémunération (13e mois, prime d’ancienneté...), jusque-là fixés par la branche professionnelle. Les TPE et PME, soit l’essentiel du tissu économique, vont s’engager dans une course au « moins-disant social » pour remporter les appels d’offre, redoutent FO et CGT.