« Musée idéal », une collection de chefs-d’œuvre
« Musée idéal », une collection de chefs-d’œuvre
Par Christophe Averty
Dès le 28 septembre, « Le Monde » publie une série de livres sur les plus grands tableaux des maîtres de la peinture racontés par des guides. Une façon de prolonger le dialogue avec l’art.
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C’est l’instant d’après qui change tout. Quand, au musée, devant un chef-d’œuvre, s’engage un discret tête-à-tête, l’œil s’éclaire, la curiosité s’anime, la mémoire s’éveille. De cette rencontre silencieuse et contemplative, on emporte une sensation précieuse et vive, sorte d’émotion dont on ne voudrait rien perdre ni oublier. Intime et unique, comme l’enthousiasme d’un amour naissant, elle suscite l’envie d’aller plus loin, de mieux connaître l’artiste, d’en découvrir les œuvres majeures, d’explorer son temps, ses contemporains.
Afin de multiplier ces moments privilégiés, Le Monde, associé au magazine Geo Art, ouvre cette semaine son « Musée idéal », une collection de livres d’art qui réunit les chefs-d’œuvre des maîtres de la peinture. Prolongeant les expositions-événements de la saison muséale, Van Gogh, Gauguin, Monet, Vermeer, De Vinci inaugurent la série. Dans l’intimité d’une visite privée et commentée, chaque volume rassemble, au fil d’une rétrospective imaginaire, les œuvres maîtresses d’un grand peintre.
Renforcer la médiation
Conservées par les plus grandes institutions muséales à travers le monde, elles ne sont que très rarement réunies au sein d’une même exposition. Ici, le livre s’impose, venant renforcer une médiation que tous les musées placent au cœur de leur mission et de leur vision de l’avenir. Plus fréquentés que jamais – de longues files en témoignent –, ils connaissent aujourd’hui une faveur sans précédent.
Symboles de vitalité culturelle et d’appétence de publics très divers, les musées sont au cœur de nos sociétés en mutation, que l’évolution démographique, l’urbanisation, le numérique et la mondialisation transforment à un rythme effréné. A l’heure où une accélération de l’information et de l’image mélange de façon indiscernable le vrai et le faux, l’essentiel et l’anecdotique, l’information et la communication, les musées, comme les livres d’art, conjuguent leurs vertus pour combler un manque de repères.
Les premiers permettent le dialogue direct avec les œuvres, irremplaçable. Les seconds le prolongent, en ouvrant d’autres portes, en invitant d’autres voix. Garants de savoir et de véracité, moyens de distanciation et de pondération par leur nature même, les uns comme les autres triomphent à l’ère de l’instantané, parce qu’ils sont justement sans rivaux pour arrêter le temps : celui de la contemplation, de l’émotion, de la réflexion. Ainsi, en accompagnant le visiteur et le lecteur dans son commerce avec les œuvres d’art, les musées et les beaux livres pourront-ils préserver et faire longuement résonner cet « instant d’après », écho intime de tout choc esthétique, qui forge savoirs, curiosités et envies.