Plus d’un mois après la disparition de Maëlys, la fillette reste introuvable
Plus d’un mois après la disparition de Maëlys, la fillette reste introuvable
Le Monde.fr avec AFP
Les parents de Maëlys, disparue dans la nuit du 26 au 27 août en Isère, ont lancé un « appel à la vérité », le jeudi 28 septembre.
La mère de Maëlys a pris publiquement la parole, jeudi 28 septembre, pour la première fois depuis la disparition de la fillette. / Laurent Cipriani / AP
C’est un « appel à la vérité » qu’ont lancé, jeudi 28 septembre, les parents de Maëlys, disparue dans la nuit du 26 au 27 août en Isère. « Nous appelons toute personne susceptible d’aider les enquêteurs à se manifester rapidement », a déclaré Jennifer, la mère de Maëlys, qui prenait pour la première fois publiquement la parole.
La fillette de 9 ans s’est volatilisée dans la nuit du 26 au 27 août, lors d’un mariage célébré dans la salle polyvalente de Pont-de-Beauvoisin (Isère). Plus d’un mois après cette disparition, les nombreuses recherches menées par les gendarmes n’ont pas permis de retrouver l’enfant.
Qui est le principal suspect ?
Une semaine après la disparition de Maëlys, l’enquête a pourtant connu une brutale accélération avec la mise en examen pour enlèvement, le 3 septembre, de Nordahl L. Cet homme de 34 ans, qui était invité au mariage au cours duquel l’enfant a disparu, était connu de la justice pour des faits de droit commun.
L’homme a reconnu avoir été en contact avec l’enfant après son arrivée tardive à la noce. Mais il nie toujours avoir été « acteur ou complice » de sa disparition. « Nous lui demandons de dire tout ce qui s’est passé cette nuit-là et de coopérer avec la justice », a raconté jeudi soir la mère de Maëlys.
Sur quels éléments s’appuient les policiers ?
Au fil des semaines, l’étau s’est pourtant resserré autour de l’ancien maître-chien de l’armée, avec la découverte d’une trace d’ADN de la fillette relevée « sur un élément de commande du tableau de bord » de la voiture.
D’après Nordhal L., dont les propos ont été rapportés par son avocat, la fillette serait montée sur la banquette arrière de son Audi A3 lors de la soirée en compagnie d’un petit garçon blond. Ils auraient voulu voir si ses chiens, dont il leur aurait parlé auparavant, étaient dans le coffre, avant de ressortir et de retourner dans la salle des fêtes.
Les gendarmes s’interrogent aussi sur l’aller-retour d’une heure effectué par le suspect, dans la nuit, jusqu’au domicile de ses parents où il vit, pour changer un short tâché de vin rouge qu’il aurait ensuite jeté à la poubelle. Lors d’une perquisition dans cette maison de Domessin (Savoie), les enquêteurs n’ont pas retrouvé le vêtement.
Nordahl L. est en outre rentré chez lui avant l’arrivée des gendarmes, vers 4 heures du matin, ce qui intrigue les enquêteurs. Ces derniers ont été frappés par les incohérences de son discours lorsqu’il a été entendu parmi les 180 invités du mariage. « Ils ont ensuite été surpris par sa capacité à repérer et à tenter de semer les gendarmes en civil qui l’ont suivi les jours précédant son placement en garde à vue », note Francetv Info.
Le mis en cause a également nettoyé sa voiture durant plus de deux heures, le lendemain de la disparition de la fillette, au motif qu’elle devait être vendue à un acquéreur identifié. D’autres zones d’ombre viennent encore fragiliser sa position, comme des griffures sur un bras et un genou, survenues en taillant des framboisiers quelques jours avant le mariage, alors qu’il n’aurait pas l’habitude de jardiner.
Enfin, l’homme possédait un second téléphone portable, dont il a caché l’existence aux gendarmes et dont le numéro a été résilié dès le lundi suivant la disparition de l’enfant. Cette ligne téléphonique est passée en mode avion au cours de la soirée mais a activé des antennes-relais à trois reprises en dehors du secteur de la salle des fêtes.
Où en sont les recherches ?
Jean-Yves Coquillat, le procureur de la République de Grenoble, a redit jeudi que les recherches étaient toujours en cours pour tenter de retrouver la fillette.
« Aujourd’hui, un individu est suspecté, mis en examen par des juges qui ont donné des indices graves et concordants à son encontre (...). Nous lui demandons de dire tout ce qui s’est passé cette nuit-là et de coopérer avec la justice », a demandé jeudi soir la mère de Maëlys.
« Nous espérons qu’il entendra notre appel à l’aide car notre souhait est de retrouver notre fille. »