ISF : le rapporteur du budget veut « revoir » la réforme du gouvernement
ISF : le rapporteur du budget veut « revoir » la réforme du gouvernement
Le Monde.fr avec AFP
Joël Giraud, député LRM, estime notamment que les produits de luxe « doivent être beaucoup plus taxés » car ils ne sont pas « productifs » pour l’économie.
La réforme de l’ISF suscite des critiques y compris dans les rangs de la majorité. Le député La République en marche (LRM) Joël Giraud, rapporteur du budget, a jugé, vendredi 29 septembre, qu’il était souhaitable de « revoir » certains aspects de la réforme de l’impôt sur la fortune (ISF) afin de taxer certains produits de luxe qui devraient être exclus de l’assiette du nouvel impôt.
La réforme de l’ISF, prévue dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) 2018, va permettre « de réinjecter des liquidités dans l’économie » mais doit être corrigée concernant certains aspects, a assuré Joël Giraud dans une interview au Parisien.
En instaurant un impôt sur la fortune immoblière (IFI), le gouvernement réduit sensiblement le périmètre de l’ISF. Outre les placements financiers, « les yachts, les jets privés, les chevaux de course, les voitures de luxe ou encore les lingots d’or ne sont plus pris en compte dans le nouvel impôt sur la fortune immobilière », a expliqué le député, ex-radical de gauche rallié à la majorité présidentielle.
« Ce n’est pas possible ! Des symboles de ce genre doivent être beaucoup plus taxés », a-t-il jugé. « Un yacht, c’est m’as-tu-vu, ce n’est pas productif pour l’économie ».
Perte de 3,2 milliards d’euros
La transformation de l’ISF, qui touche aujourd’hui 351 000 foyers, en IFI est destinée à exempter d’impôt les valeurs mobilières et les placements (actions, assurance-vie...) pour stimuler l’activité en encourageant les contribuables les plus aisés à investir dans « l’économie réelle ». Selon le PLF 2018, cette réforme devrait entraîner un manque à gagner de près de 3,2 milliards d’euros pour l’État.
Cette mesure suscite de nombreuses critiques, notamment au sein de la gauche, qui a dénoncé un « cadeau » fiscal pour les ménages les plus fortunés, sans garantie sur les retombées économiques du nouveau dispositif.