Un A380 d’Air France obligé d’atterrir en urgence au Canada après une panne moteur, pas de blessés
Un A380 d’Air France obligé d’atterrir en urgence au Canada après une panne moteur, pas de blessés
Le Monde.fr avec AFP
L’appareil, qui assurait la liaison Paris-Los Angeles, a atterri à l’aéroport militaire de Goose Bay. Deux avions devaient ensuite mener les passagers jusqu’à destination.
L’Airbus A380 a atterri à Goose Bay, au Canada, le 30 septembre. / SOCIAL MEDIA / REUTERS
Un super jumbo A380 d’Air France qui assurait la liaison Paris-Los Angeles a dû se poser en urgence au Canada, samedi 30 septembre, en raison d’une importante panne sur l’un de ses moteurs, sans dommages pour ses 520 occupants.
Pour une cause encore inconnue, l’appareil, un très gros porteur A380 construit par l’avionneur européen Airbus, qui avait décollé à 11 h 30 de Paris, a subi un « grave dommage » sur l’un de ses quatre réacteurs, a indiqué un porte-parole de la compagnie à l’Agence France-Presse, et les pilotes ont alors décidé de le dérouter.
Il a atterri sur l’aéroport militaire de Goose Bay au Canada et « l’ensemble des 520 personnes à bord [496 passagers et 24 membres d’équipage, NDLR] ont été évacués sans dommages ni blessés », a poursuivi le porte-parole. Le déroutage a eu lieu alors que le vol passait au-dessus du Groenland, l’avion s’est posé à Goose Bay à 17 h 42 heure française, a-t-il encore précisé.
L’avion a atterri « normalement »
L’atterrissage s’est passé « normalement » sur cette base militaire, qui est un aéroport dit de dégagement sur les routes aériennes transatlantiques. Les passagers devaient repartir « à 4 h 15 heure locale », à bord de deux avions au départ de Goose Bay, directement à Los Angeles, a indiqué un porte-parole d’Air France dans la soirée à Paris. Un vol devait être opéré « en B777-300 d’Air France et un autre en B737, affrété spécialement par la compagnie », a ajouté la même source.
Aucune explication sur la cause de l’avarie sur le moteur n’a pu être donnée dans un premier temps. Les images diffusées par les internautes sont assez spectaculaires, l’enveloppe entourant le réacteur ayant totalement disparu. Plusieurs commentaires saluent la gestion de l’incident par l’équipage.
« Les passagers du vol #AF66 Paris-Los Angeles du jour vont se souvenir de leur voyage longtemps », a tweeté Iskandar (@AlexBeaurepaire) en montrant deux photos d’un réacteur dénudé, son capot arraché, avec la partie avant (soufflante) disparue.
Dans un autre tweet, Miguel Amador (@theamadoor) a aussi posté un petite vidéo apparemment filmée en vol par le hublot, où l’on voit le réacteur dénudé par l’arrière, avec le texte « avarie de moteur à mi-chemin au dessus de l’Atlantique #airfrance #airfrance66 #AF66 », et où il évoque la possibilité de la rencontre avec un oiseau.
« Il n’y a pas eu de panique »
Sarah Eamigh, une passagère interrogée sur CBC News, a confié avoir été terrifiée en entendant un « boum » alors que l’avion perdait rapidement de l’altitude. « Il n’y a cependant pas eu de panique », a témoigné toujours sur CBC News une autre passagère, Pamela Adams, rendant hommage au sang froid des pilotes.
Les A380 d’Air France sont équipés de réacteurs GP7200, spécialement conçus pour ces énormes oiseaux des airs, les plus gros avions du monde à deux étages de passagers, réalisés par l’association des deux motoristes américains General Electric et Pratt and Whitney (United Technologies Corp). Le GP7200 est issu des programmes de réacteurs à grande capacité GE90 de General Electric et PW4000 de Pratt and Whitney. Air France a été la première compagnie a choisir ce réacteur en 2001 lorsqu’elle a commandé ses gros porteurs. Il est entré en service en 2009 dans la compagnie. Air France exploite au total 10 super-jumbos Airbus A380, qui portent chacun quatre réacteurs.
Airbus a présenté au salon du Bourget en juin dernier une version améliorée de son avion emblématique, appelée « A380Plus », destinée à optimiser sa rentabilité pour tenter de relancer les ventes. L’A380 est en panne de commandes depuis près de deux ans et le constructeur européen a annoncé que les livraisons seraient ramenées à 8 avions en 2019. Malgré cela, le patron d’Airbus Tom Enders, a indiqué récemment qu’il croyait toujours à l’avenir du gros porteur qui « sera avec nous pour de très longues années ».