La pollution au plutonium détectée sur des terres proches de l’usine Areva de La Hague, dans la Manche, s’étend sur 40 mètres carrés, a affirmé jeudi 5 octobre le groupe nucléaire. Lors d’une commission locale d’information (CLI) à Beaumont-Hague, il a proposé à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) de retirer 25 mètres cubes de terres sur cette surface.

La proposition est en cours d’instruction par le gendarme du nucléaire. Sous réserve de son autorisation, Areva espère démarrer les travaux d’ici à la fin de l’année.

Réponse insuffisante

Ces quantités sont insuffisantes, estime André Guillemette, chargé du dossier au sein de l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (ACRO). C’est cette organisation qui avait dénoncé la pollution au plutonium 239-240 et à l’américium 241, en octobre 2016. Areva avait confirmé les faits en janvier, mais avec des valeurs différentes.

Selon le groupe nucléaire, si un adulte ou un enfant de 10 ans était exposé à cette pollution pendant trois cents heures par an, ingérait 10 grammes de terre et buvait 100 millilitres d’eau polluée et respirait un air empoussiéré à 0,5 mg/m3, son exposition serait inférieure à 9,5 microsievert. Le seuil maximal annuel recommandé d’exposition du public est 1 millisivert, soit 1 000 microsieverts.

Areva affirme avoir réalisé ce calcul sur la base du Guide des sites potentiellement pollués du ministère de l’environnement. Mais l’ACRO dénonce une exposition « 100 000 fois supérieure » à ce que le groupe calcule.