L’enquête sur l’influence russe sur la campagne présidentielle américaine s’intéresse à Cambridge Analytica
L’enquête sur l’influence russe sur la campagne présidentielle américaine s’intéresse à Cambridge Analytica
La société britannique prétend avoir joué un rôle majeur dans la campagne numérique du président américain.
La commission parlementaire qui enquête sur les campagnes d’influence menées par la Russie dans la campagne électorale américaine de 2016 a demandé à l’entreprise britannique Cambridge Analytica de lui fournir plusieurs documents liés à son travail sur la campagne électorale de Donald Trump, rapportent plusieurs médias américains jeudi 12 octobre, citant des sources proches de la commission. Cambridge Analytica a commencé à fournir des documents aux parlementaires, toujours selon la presse américaine.
Société relativement peu connue, spécialisée dans l’analyse de données, Cambridge Analytica se présente volontiers comme « l’arme secrète » ayant permis à Donald Trump de remporter les élections. Elle propose notamment de cibler les internautes, notamment sur Facebook, pour leur adresser des campagnes publicitaires en utilisant un système de profilage psychologique qui répartit les internautes en grandes catégories en fonction de leurs « émotions dominantes » – colère, curiosité...
L’entreprise affirme que ce ciblage comportemental est beaucoup plus efficace que celui, plus traditionnel, basé sur les centres d’intérêts. L’efficacité réelle de cette technique est cependant très contestée, sur le plan scientifique comme sur son utilité réelle, jusque chez certains hauts cadres de l’ex-campagne de Trump.
« Rôle prééminent »
« Etant l’une des entreprises ayant joué un rôle prééminent dans la campagne, Cambridge Analytica a été sollicitée [par la commission parlementaire] pour qu’elle fournisse des informations pouvant aider l’enquête. Nous pensons que d’autres organisations ayant travaillé pour la campagne ont reçu les mêmes demandes. Cambridge Analytica ne fait pas l’objet d’une enquête, et rien ne suggère qu’il y ait eu une quelconque malversation de la part de l’entreprise », a dit Cambridge Analytica dans un communiqué publié par le Daily Beast.
En mai, une enquête du Guardian soulignait également que certains actionnaires de l’entreprise, dont les services ont été utilisés par la campagne en faveur du Brexit, avaient des liens avec la Russie.