Le premier tweet #balancetonporc a été publié vendredi 13 octobre. Depuis, des milliers de messages reprenant le hashtag ont envahi Twitter. Alors que le scandale Harvey Weinstein continue de défrayer la chronique, appuyé par de nouvelles accusations, Sandra Muller, journaliste pour la Lettre de l’audiovisuel, a lancé cet appel à témoignages, incitant les femmes à raconter et dénoncer un harcèlement sexuel dont elles ont été victimes « en donnant le nom et les détails ».

Elle a décidé de montrer l’exemple en relatant, en 140 caractères, les commentaires lubriques d’un ancien patron de la chaîne Equidia.

Cette libération de la parole intervient après les nombreuses révélations sur le producteur hollywoodien Harvey Weinstein, accusé de viols et d’agressions sexuelles. Certaines femmes ont décidé d’élargir le débat, au-delà de l’industrie cinématographique, et dénoncer des actes odieux sur les réseaux sociaux. L’initiative a été lancée par l’écrivaine canadienne Anne T. Donahue, qui a débuté #MyHarveyWeinstein, le 5 octobre.

Depuis, les témoignages se multiplient sur Twitter, le monde de l’audiovisuel et des médias a particulièrement réagi en France. Toutefois, la consigne de départ – donner le nom – a été peu respectée, les tweets n’accablant très souvent que des intitulés, comme « ex-patron » ou « un rédacteur en chef ».

Avec plus de 5 000 utilisations, le hashtag #balancetonporc est ainsi devenu, dans la nuit de samedi à dimanche, un des plus fréquents sur Twitter France, derrière #DALS et #ONPC. Des personnalités, comme l’animateur Mouloud Achour, ont notamment apporté leur soutien à cette libération de la parole.

Ces témoignages, souvent occultés et ignorés car considérés comme banals, ébranlent la communauté Twitter. Les hommes sont nombreux à exprimer leur surprise, leur soutien ou raconter un harcèlement dont ils ont été témoins.

D’autres prennent même peur pour le futur de leur progéniture. C’est le cas de Yoann Simboiselle, qui pense à « se mettre à chercher des cours de self-défense pour petite fille d’un an ».