Un mandat d’arrêt délivré contre Nawaz Sharif, l’ex-premier ministre pakistanais
Un mandat d’arrêt délivré contre Nawaz Sharif, l’ex-premier ministre pakistanais
Le Monde.fr avec AFP
Nawaz Sharif a été remplacé en août par l’ex-ministre et homme d’affaires Shahid Khaqan Abbasi.
Un mandat d’arrêt a été lancé jeudi 26 octobre contre l’ex-premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, destitué en juillet par la Cour suprême à la suite d’une affaire de corruption, à moins d’un an des prochaines élections législatives, a annoncé l’un de ses avocats.
« La Cour des comptes a lancé aujourd’hui un mandat d’arrêt contre l’ancien premier ministre pour deux affaires de corruption présumée », a déclaré le défenseur, Zafir Khan.
Nawaz Sharif avait été inculpé il y a une semaine pour corruption par le même tribunal. Il se trouve actuellement au chevet de son épouse, atteinte d’un cancer, à Londres, d’où il n’est pas rentré depuis son inculpation. Son avocat avait plaidé non coupable.
Une audition de l’ex-premier ministre a, par ailleurs, été ajournée au 3 novembre prochain, a ajouté Me Khan.
Destitué pour corruption
La Cour suprême avait mis fin prématurément au troisième mandat de M. Sharif à la tête du pays, en juillet, après des révélations sur de luxueux biens immobiliers détenus par sa famille par l’intermédiaire de holdings off-shore. L’affaire avait été déclenchée par la publication des « Panama Papers », dont certains documents impliquaient la famille Sharif.
L’arrêt, controversé, avait contraint M. Sharif à renoncer à ses postes de premier ministre et de député de Lahore. Il avait publiquement dénoncé cette sentence lors d’une série de discours enflammés cet été.
Aucun des 15 premiers ministres ayant dirigé le Pakistan au cours de ses soixante-dix ans d’histoire mouvementée n’a réussi à aller au terme de son mandat de cinq ans. M. Sharif lui-même a été contraint à trois reprises de quitter son poste : la première fois déjà à cause d’un scandale de corruption, la deuxième fois en raison d’un coup d’Etat, et la troisième à la suite de l’arrêt de la Cour suprême.