LES CHOIX DE LA MATINALE

Revisiter le répertoire français avec le spectacle des Divalala à Paris, danser sur le rock réinventé des Ecossais de Franz Ferdinand ou écouter des nouveaux talents à Massy, Castres ou Metz. Cette semaine, notre sélection fait la part belle à la (re) découverte.

UN SPECTACLE : « Femme, femme, femme », par les Divalala, au théâtre de Ménilmontant, à Paris, jusqu’au 10 février 2018

Affiche du spectacle « Femme femme femme », par Les Divalala. / DR

Elles sont trois, Angélique Fridblatt, Gabrielle Laurens et Marion Lépine, soit les Divalala : trois interprètes talentueuses, trois Femme, femme, femme, titre de leur spectacle, qui renvoie à la chanson écrite et chantée par Serge Lama et composée par Alice Dona. Un spectacle allègre, souvent joyeux, qui emprunte à plusieurs dizaines de chansons du répertoire de la variété française en majorité, avec quelques virées dans le monde musical anglo-saxon (dont des citations de Dancing Queen d’ABBA, The Show Must Go On, de Queen, ou Happy, de Pharrell Williams). Vocalement très au point, complémentaires, les Divalala pratiquent surtout l’art du chant a cappella, utilisant parfois des objets ou un instrument pour s’accompagner.

Parmi les nombreuses chansons du répertoire français, elles s’amusent et nous amusent avec des versions bien tournées de quelques tubes des années 1980, comme Je te survivrai, le succès de Jean-Pierre François, Boule de flipper, celui de Corynne Charby, Les Sunlights des tropiques (Gilbert Montagné), Les Démons de minuit (Images) ou Voyage, voyage (Desireless).

Elles vont aussi chercher des fantaisies de Philippe Katerine (Louxor j’adore) ou de Brigitte Fontaine (Conne), des classiques d’Alain Souchon, de Patrick Bruel ou de Jean-Jacques Goldman, que nous ne dévoilerons pas, et donnent une belle émotion, dès l’ouverture, à Laissez-moi danser, rendue célèbre par Dalida, Avec le temps, de Léo Ferré, ou Non, je ne regrette rien, texte de Michel Vaucaire, musique de Charles Dumont, dont Edith Piaf fit l’un de ses hymnes. A ne pas manquer. Sylvain Siclier

Les Divalala au Théâtre de Ménilmontant, 15, rue du Retrait, Paris 20e. Mo Gambetta. Tél. : 01-46-36-98-60. Jusqu’au 10 février 2018, vendredi et samedi, à 19 heures ou 21 heures selon les semaines, dimanche 5 novembre, 26 novembre, 10 décembre, 31 décembre 2017, à 16 h30. De 15 € à 39 €.

UNE CHANSON : « Always Ascending », de Franz Ferdinand

Franz Ferdinand - Always Ascending (Official Audio)
Durée : 05:22

Always Ascending signe indéniablement le début d’une nouvelle ère pour les vétérans écossais de Franz Ferdinand. Depuis le départ en 2016 du guitariste et cofondateur du groupe Nick McCarthy, le désormais quintet – augmenté du guitariste Dino Bardot et du claviériste Julian Corrie –, emmené par le chanteur et guitariste Alex Kapranos, se sait attendu au tournant. Ce premier single, dévoilé mercredi 25 octobre, balaie instantanément nos doutes. Déjà interprété cet été sur les scènes des festivals, le titre lorgne vers des sonorités plus synthétiques que d’accoutumée, ouvrant un nouvel horizon sonore tendant vers la no wave tant affectionnée par LCD Soundsystem et les pulsions rythmiques hypnotiques de Giorgio Moroder.

L’apport du producteur français Philippe Zdar (Cassius, Phoenix) n’est certainement pas étranger dans cette volonté d’expérimenter et de se réinventer, mais toujours en gardant en ligne de mire l’idée de faire danser la terre entière. Alex Kapranos décrit d’ailleurs le fruit de cette collaboration sur le nouvel album comme « à la fois futuriste et naturel ». Always Ascending donne également son nom à leur cinquième album, qui paraîtra le 9 février 2018 sur leur label historique Domino. Une tournée française des Zénith est planifiée dès fin février 2018, elle passera par Paris (le 27 février), Toulouse (le 19 mars), Montpellier (le 20), Lyon (le 21), Rennes (le 23) et Caen (le 24). Billets mis en vente le 3 novembre. Franck Colombani

DEUX FESTIVALS :

  • Les Primeurs de Massy et Castres, du 1er au 4 novembre

Affiche du festival Les Primeurs, à Massy et Castres. / DR

Festival dédié à la présentation de musiciennes et musiciens qui ont à leur actif un premier album – et parfois un plus modeste premier EP, recueil de quatre à cinq chansons –, le festival Les Primeurs de Massy a connu sa première édition en 1998. Pour fêter ses 20 ans, il fera appel à deux « anciens » des Primeurs pour deux soirées spéciales, dont le détail n’a pas été révélé, l’une menée par Sébastien Martel, vendredi 3 novembre, l’autre par Emily Loizeau, samedi 4.

Deux soirées qui ne se déplaceront pas à Castres, où, depuis 2015, une édition conjointe du festival est organisée, avec grosso modo les mêmes artistes. Ainsi Joon Moon, Juliette Armanet, The Bongo Hop et Last Train, qui sont à Massy le 1er novembre, seront à Castres pour les deux premiers le 3 et les deux autres le 4. Ou Lyisistrata et Fishbach, qui ouvrent, le 2 novembre, le festival à Castres, seront à Massy le 3.

En tout, une vingtaine de groupes, dans des esthétiques qui passent par le rock, la soul, la chanson, la pop et divers croisements avec l’électro, sont annoncés. Outre ceux déjà mentionnés, Massy et Castres attendent aussi Bessa, The Pirouettes, DBFC ou Findlay, tandis que Tim Dup ne sera qu’à Massy (le 3 novembre) et Ruby Cube à Castres (le 3). S. Si.

Les Primeurs de Massy (Essonne), au Paul B, 6 allée de Québec, du 1er au 4 novembre. 20 €, forfaits 2 soirées 36 €, 3 soirées 48 €, 4 soirées 56 €. Les Primeurs de Castres (Tarn), à Lo Bolegason, passage Claude-Nougaro, du 2 au 4 novembre. 18 €, forfaits 2 soirées 26 €, trois soirées 36 €.

  • Le Pitchfork Music Festival-Paris, à La Grande Halle de La Villette, du 2 au 4 novembre

Affiche du Pitchfork Music Festival-Paris, à La Grande Halle de La Villette. / DR

Arrivée à La Grande Halle de La Villette en 2011, l’édition française du Pitchfork Music Festival s’est imposée rapidement auprès des amateurs de rock, pop et électro plus ou moins « avant-gardistes ». De deux jours en 2011, le festival parisien à l’enseigne du magazine en ligne Pitchfork.com (qui organise son festival américain à Chicago depuis 2006) a gagné un jour supplémentaire dès 2012. Et a proposé en 2016 deux soirées d’ouverture dans diverses salles du quartier de La Bastille avec une programmation de découvertes.

C’est à nouveau le cas, mardi 31 octobre et mercredi 1er novembre, dans sept lieux (Café de la Danse, Badaboum, Mécanique ondulatoire, La Loge, PopUp !, Supersonic et Pan Piper). Après cette mise en bouche, c’est à La Grande Halle de La Villette, dans sa configuration avec deux scènes qui se font face, qu’il faudra se rendre du jeudi 2 au samedi 4 novembre.

Avec au programme une trentaine de groupes, dont Ethan Lipton & His Orchestra, croisement du jazz et du folk, This Is The Kit, folk toujours, mené par la chanteuse Kate Stables, Rone, du côté de l’électro, Ride, The National (le 2), Andy Shauf, Isaac Delusion, le saxophoniste Kamasi Washington, le collectif londonien électro Jungle (le 3), les chanteuses Sigrid, Sônge, Princess Nokia et Marea Stamper dite The Black Madonna, et le duo rap Run The Jewels (le 4). S. Si.

Pitchfork Music Festival-Paris à La Grande Halle de La Villette, 211 avenue Jean-Jaurès, Paris 19e. Mo Porte-de-Pantin. Du 2 au 4 novembre, à partir de 17 heures. De 50 € à 55 €, forfait 3 jours 110 €.

A RÉSERVER : le festival Musiques volantes à Metz, du 10 au 23 novembre

La 22e édition du festival Musiques volantes à Metz, organisée du 10 au 23 novembre. / DR

Rendez-vous automnal devenu incontournable de la région Grand Est, le festival messin Musiques volantes, prévu du 10 au 23 novembre, revendique plus que jamais son caractère hybride et défricheur. Cette 22e édition, placée sous le thème des monstres, continue d’innover, avec un format mêlant concerts et installations artistiques, dont les principaux lieux de diffusion sont Les Trinitaires, la BAM, l’église des Trinitaires et la MCL Metz.

Avec une telle thématique, il paraissait évident de convier aux festivités les pionniers américains de la pop d’avant-garde The Residents (23 novembre), OVNI où se télescopent musique, humour burlesque, performances costumées et installations multimedia. Côté valeurs sûres, on retrouvera le producteur électro français Rone (le 16), dont le nouvel album Mirapolis sort le 3 novembre, ainsi que l’Anglais James Holden (le 17).

Actuellement en résidence à la Cité musicale-Metz, le compositeur et improvisateur Franck Vigroux et sa compagnie d’Autres Cordes proposent avec Ruines une odyssée sensorielle où se croisent musiques contemporaines, théâtre, danse et arts numériques (le 10). Et puis aussi une foule de nouveaux talents à découvrir sur scène, le trio synth pop minimaliste La Terre Tremble !!!, Spoek Mathambo, Essaie pas, La Mverte, Delacave… Une programmation fidèle, donc, à la découverte musicale et à l’audace. F. C.

Festival Musiques volantes à Metz (Moselle), du 10 au 23 novembre. De 14 € à 22 € ; forfait 2 jours (les 17 et 18 novembre) 30 €.