Les accusations de viol d’une ex-actrice contre Roman Polanski sont prescrites, juge la justice suisse
Les accusations de viol d’une ex-actrice contre Roman Polanski sont prescrites, juge la justice suisse
Le Monde.fr avec AFP
Les accusations de viol, portées par Renate Langer et visant le réalisateur, font référence à des faits qui se sont déroulés il y a 45 ans, a précisé le ministère public.
Roman Polanski, accusé d’agression sexuelle par Renate Langer, aujourd’hui agée de 61 ans. Elle est la quatrième femme à l’avoir accusé. / LAURENT EMMANUEL / AFP
La justice suisse a déclaré, mercredi 8 novembre, prescrites les accusations de viol par une ancienne actrice, contre Roman Polanski. Elle était âgée de 15 ans à l’époque des faits, en 1972.
Le 26 septembre, Renate Langer, ancienne actrice et modèle née à Munich, avait fait une déposition auprès de la police suisse, dans laquelle elle disait avoir été violée par le cinéaste franco-polonais dans la station alpine de Gstaad alors qu’elle avait 15 ans. Elle aurait rencontré Roman Polanski quand elle était mannequin. Attirée par la possibilité d’un casting, elle aurait rendu visite au metteur en scène à Gstaad, en Suisse, où il l’aurait violée.
Renate Langer, aujourd’hui âgée de 61 ans, est la quatrième femme à avoir accusé d’agression sexuelle Roman Polanski.
« Dans la mesure où les faits se sont déroulés il y a quarante-cinq ans, la prescription pénale – elle était au maximum de quinze ans selon le droit en vigueur au moment des faits – est intervenue au plus tard en 1987 », a affirmé dans un communiqué le ministère public du canton de Berne, qui examinait cette plainte.
« En application du principe de la non-rétroactivité du droit pénal, un acte doit être jugé selon le droit en vigueur au moment de sa commission. En l’absence d’exception à ce principe, celui-ci s’applique également aux délais de prescription », a précisé le parquet du canton de Berne dans un communiqué intitulé « Reproches prescrits ».
Polanski dans le sillage de l’affaire Weinstein
Roman Polanski s’est retrouvé dans la tourmente de l’affaire Harvey Weinstein, alors que les accusations pour harcèlement ou agression sexuelle et viol se sont multipliées dans le milieu du cinéma.
Dernièrement, la Cinémathèque française, à Paris, a été la cible d’associations féministes, dont Osez le féminisme, alors que l’institution avait prévu « de longue date », explique son directeur Frédéric Bonnaud, de lui consacrer une rétrospective du 30 octobre au 3 décembre.
Des accusations à la chaîne
En 1977, le cinéaste avait reconnu avoir eu des relations sexuelles illégales avec Samantha Geimer, alors âgée de 13 ans, dans la maison de Jack Nicholson à Los Angeles pendant que l’acteur était en voyage.
En échange de cette reconnaissance des faits, un juge avait accepté de ne pas retenir d’autres chefs d’inculpation plus graves. Mais, convaincu que ce dernier allait revenir sur sa promesse et l’envoyer en prison, le cinéaste avait fui en France.
Oscarisé pour Le Pianiste, marié à l’actrice française Emmanuelle Seigner, avec qui il a eu deux enfants, Roman Polanski a toujours refusé de retourner aux Etats-Unis. En 2010, l’actrice britannique Charlotte Lewis avait déclaré que le réalisateur l’avait forcée à avoir une relation sexuelle lorsqu’elle avait 16 ans.
Une troisième femme, identifiée comme « Robin », l’a accusé en août 2017 d’agression sexuelle lorsqu’elle avait tout juste 16 ans, en 1973. Renate Langer a affirmé être sortie de son silence à la suite des déclarations de « Robin » en août, et parce que ses parents n’étaient plus en vie.
Les accusations de Samantha Geimer, Charlotte Lewis et de « Robin » sont « sans fondement », selon l’avocat du cinéaste, Me Hervé Temime.