Manifestation contre le glyphosate et Monsanto à Bruxelles, le 25 octobre. / JOHN THYS / AFP

Encore raté. Les Etats membres de l’Union européenne (UE) n’ont pas réussi à trouver d’accord, jeudi 9 novembre, sur la durée de renouvellement du glyphosate, alors que la licence d’exploitation du célèbre herbicide arrive à expiration le 15 décembre.

Alors que la Commission européenne a proposé un renouvellement pour cinq ans, soit jusqu’en décembre 2022, le vote n’a pas permis de dégager une majorité qualifiée (55 % des Etats membres, représentant 65 % de la population).

Au cours du vote, jeudi matin, une majorité de pays (14) se sont prononcés en faveur de la proposition de l’exécutif européen mais ils ne regroupent pas 65 % de la population.

La France, par la voix du ministre de la transition écologique Nicolas Hulot, avait annoncé mercredi qu’elle voterait contre une proposition allant au-delà de trois ans supplémentaire. Il s’est d’ailleurs félicité de cette décision sur son compte Twitter.

M. Hulot s’est dit « fier » que la France ait « tenu bon ». « La France, ce matin, j’en suis fier, a maintenu sa position sur trois ans », a déclaré le ministre, en marge d’un déplacement avec le premier ministre, Edouard Philippe à Paris.

D’autres pays comme le Luxembourg avaient également prévenu qu’ils voteraient contre, tandis que certains, comme l’Allemagne, le Portugal ou la Roumanie se sont abstenus lors du vote de jeudi.

Un comité d’appel fin novembre

Alors qu’un premier report avait eu lieu fin octobre, à cause également du manque de consensus chez les Etats membres, la Commission a annoncé, jeudi, qu’elle compte « soumettre la proposition à un comité d’appel, fin novembre », qui est composé de représentants des Etats membres.

Si un compromis n’est alors toujours pas trouvé, la décision pourra alors revenir à Bruxelles. Mais le commissaire à la santé, Vytenis Andriukaitis, a rejeté à plusieurs reprises l’idée d’assumer seul la responsabilité d’une telle décision, préférant qu’elle soit « partagée » avec les Etats membres.

Le glyphosate, très utilisé par les agriculteurs, représente 25 % du marché mondial des herbicides. Entrant notamment dans la composition du Roundup, du groupe Monsanto, il est très critiqué par les défenseurs de l’environnement. Il a récemment été classé « cancérogène probable » pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer, une agence de l’Organisation mondiale de la santé.