Marée noire du « Prestige » : 1,6 milliard d’euros d’indemnités pour l’Etat espagnol
Marée noire du « Prestige » : 1,6 milliard d’euros d’indemnités pour l’Etat espagnol
Le Monde.fr avec AFP
Le tribunal espagnol s’est prononcé sur l’indemnisation de 272 parties lésées par le naufrage de 2002. 61 millions d’euros seront versés à la France.
Le pétrolier libérien « Prestige » a sombré le 19 novembre 2002 au large de la Galice, déversant plus de 63 000 tonnes de fioul et souillant les littoraux espagnol, portugais et français, sur des milliers de kilomètres. / AFP
Le tribunal de La Corogne, dans le nord-ouest de l’Espagne, a annoncé, mercredi 15 novembre, avoir fixé le montant de l’indemnisation que l’Etat espagnol devait recevoir des responsables de la marée noire entraînée par le Prestige en 2002 à près de 1,6 milliard d’euros.
Le jugement fixant le montant des indemnisations prévoit 1,573 million d’euros pour l’Etat espagnol, mais aussi 61 millions pour l’Etat français. Il se prononce sur des indemnisations pour 272 parties lésées – région de Galice, municipalités… y compris en France, dont le montant global n’a pas été divulgué par le tribunal.
Les principaux condamnés sont le capitaine du navire, Apostolos Ioannis Mangouras, aujourd’hui octogénaire, et son assureur, la société d’assurance britannique The London Steamship Owners Mutual Insurance Association. Mais la société libérienne propriétaire du pétrolier, qui connaissait l’état du navire, Mare Shipping Inc., et les Fonds internationaux d’indemnisation pour les dommages liés à la pollution des hydrocarbures (Fipol, Fidac en espagnol) pourront aussi être mis à contribution.
Prison pour le capitaine du navire
Au début de 2016, la Cour suprême espagnole avait condamné le capitaine à deux ans de prison, le désignant comme « auteur et responsable d’une atteinte à l’environnement par imprudence avec la circonstance aggravante de dommages catastrophiques ». Elle avait cependant souligné qu’il était en traitement pour une maladie cardiaque à l’époque des faits. La Cour avait considéré que la « responsabilité civile directe » revenait à l’assureur, à hauteur de 1 milliard de dollars, soit le plafond qui figurait dans le contrat d’assurance.
Le 19 novembre 2002, le pétrolier libérien à coque simple, battant pavillon des Bahamas, avait sombré dans l’Atlantique, au large de la Galice, six jours après avoir subi une avarie lors d’une tempête. Pendant plusieurs semaines, plus de 63 000 tonnes de fioul avaient pollué le littoral espagnol, portugais et français, sur des milliers de kilomètres. Plus de 300 000 volontaires venus de toute l’Europe avaient participé au nettoyage des plages et rochers souillés.
Dès 2012, le préjudice avait été chiffré à plus de 4,1 milliards d’euros dont 3,8 pour l’Etat espagnol. En 2013, le gouvernement français avait estimé à 109 millions le coût pour les victimes françaises de la marée noire sur les côtes de l’Aquitaine, la Vendée et du sud de la Bretagne.