C’est un petit rond bleu avec un « v » au milieu : sur Twitter, ce petit badge signifie qu’un compte a été « vérifié », et qu’il est bien ce qu’il prétend être. Initialement attribués par Twitter de manière discrétionnaire, principalement aux élus, artistes et journalistes, les petits badges bleus se sont multipliés depuis 2016, lorsque le réseau social a permis à tous ses utilisateurs de demander eux-mêmes leur « vérification ».

Ce 15 novembre, Twitter a annoncé la suspension des nouvelles vérifications, et une remise à plat du système qui est encore à l’étude. « La vérification a longtemps été perçue comme un soutien. Nous avons donné aux comptes vérifiés une visibilité bien meilleure sur notre service qui a accru cette perception. Nous aurions dû nous pencher sur ce problème plus tôt, mais nous ne l’avons pas considéré avec suffisamment d’urgence. »

Première conséquence : plusieurs membres célèbres de l’extrême droite américaine, qui disposaient d’un compte vérifié, ont perdu leur petit rond bleu. C’est notamment le cas de Jason Kessler, l’organisateur de la manifestation d’extrême droite à Charlottesville en août qui avait provoqué d’importantes violences, ou de Richard Spencer, l’une des grandes figures de l’« alt-right » américaine.

Ces suppressions ont été accueillies avec circonspection par les militants de la gauche américaine, plusieurs notant que ces comptes enfreignent régulièrement les règles du réseau social, appellent à la haine et devraient donc être supprimés plutôt que « dé-vérifiés ».

Par le passé, Twitter a déjà supprimé le badge « vérifié » de certains comptes, notamment de celui du militant de l’alt-right Milos Yiannopoulos, ensuite banni du réseau social pour harcèlement. Le refus du réseau social d’attribuer le badge au compte du fondateur de WikiLeaks Julian Assange, après un vif échange entre ce dernier et le fondateur de Twitter Jack Dorsey, avait également créé une polémique sur le statut de ces « vérifications ».