Le logo de la compagnie pétrolier d’Etat PDVSA à Caracas, le 16 novembre. / MARCO BELLO / REUTERS

L’Association internationale des produits dérivés (ISDA) a annoncé jeudi 16 novembre qu’elle actait le défaut de paiement du groupe pétrolier public vénézuélien PDVSA. Le comité de l’ISDA, qui tenait sa quatrième réunion sur ce sujet à New York, « entérine qu’un défaut de paiement a eu lieu » sur trois échéances manquées.

« Une analyse détaillée sera diffusée ultérieurement » et une autre réunion a été programmée lundi « pour poursuivre la discussion sur une enchère ». En d’autres termes, il s’agit de fixer désormais un prix sur lequel les détenteurs des produits dérivés (Credit Default Swaps – CDS – qui les assurent contre une défaillance de PDVSA) seront remboursés.

Le comité de l’ISDA, composé des représentants de quinze sociétés financières, examinait des retards de paiement dont les montants exacts n’ont pas été communiqués. Des sources avaient précédemment fait état de 1,161 milliard de dollars.

Dette extérieure de 150 milliards de dollars

La décision du comité spécial est un avertissement de plus, après celles de deux grandes agences de notation financière, S&P Global Ratings et Fitch, qui ont déjà constaté un défaut partiel de l’Etat vénézuélien et de PDVSA.

Mis en difficulté par la chute des cours du pétrole, le président Nicolas Maduro n’a d’autre choix que de renégocier une dette extérieure estimée à environ 150 milliards de dollars par certains experts, alors que sa population souffre déjà de graves pénuries d’aliments et de médicaments, faute d’argent pour les importer.

Marquant un premier mais relativement modeste pas dans cette direction, le Venezuela a obtenu mercredi un coup de pouce de la part de la Russie, son deuxième plus important créancier après la Chine. Une délégation du gouvernement a signé à Moscou un accord rééchelonnant un crédit russe de 3,15 milliards de dollars accordé en 2011.

Pour autant, le geste de la Russie est pourtant loin de résoudre toutes les difficultés financières de Caracas, qui ne dispose plus que de 9,7 milliards de dollars de réserves et doit rembourser au moins 1,47 milliard d’ici à fin 2017, puis 8 milliards en 2018.