Etats-Unis : la police de Saint-Louis cible d’une enquête pour infraction aux droits civils
Etats-Unis : la police de Saint-Louis cible d’une enquête pour infraction aux droits civils
Le Monde.fr avec AFP
Les forces de l’ordre sont accusées d’employer une force excessive contre les personnes manifestant contre l’acquittement d’un ancien policier.
Le 17 septembre lors d’une manifestation pacifique à Saint-Louis (Missouri) contre l’acquittement d’un ancien policier blanc, jugé pour avoir abattu un jeune homme noir. | SCOTT OLSON / AFP
Les autorités fédérales ont lancé une enquête visant la police de Saint-Louis, soupçonnée d’avoir enfreint les droits civils lors de récentes manifestations dans cette ville du Missouri, au centre des Etats-Unis.
L’existence de ces investigations, qui ont pour origine de multiples signalements d’agissements discutables, a été révélée lundi 20 novembre par le ministère de la justice. La maire démocrate de la ville Lyda Krewson a salué cette opportunité d’obtenir un examen indépendant de la situation.
« Le chef [de la police par intérim Lawrence] O’Toole et moi pensons qu’une enquête indépendante menée par un tiers a du sens », a fait valoir Mme Krewson. Les deux responsables avaient appelé de leurs vœux une enquête fédérale sur les méthodes des forces de l’ordre de la ville.
Une force excessive
Depuis le 15 septembre et pendant plusieurs semaines, des rassemblements se sont tenus dans la région, en réaction à l’acquittement d’un ancien policier blanc. Jason Stockley était jugé pour avoir tué par balle, en 2011, Anthony Lamar Smith, un homme noir de 24 ans.
Violentes manifestations après l’acquittement d’un policier blanc aux Etats-Unis
Durée : 00:53
Quelques jours après le début de ces protestations, la police a été accusée d’employer une force excessive contre les manifestants, arrêtant notamment de simples passants et des journalistes, et d’avoir utilisé sans raison valable des bombes lacrymogènes.
« Un modèle collaboratif »
Un juge fédéral a ordonné la semaine dernière aux forces de l’ordre de modifier leurs procédures, notamment d’éviter l’utilisation de substances chimiques contre des manifestants qui ne menacent pas d’enfreindre la loi. Il leur a également ordonné d’arrêter « arbitrairement » de qualifier d’illégaux des rassemblements pacifiques, ce qui déclenche des arrestations.
Ces décisions ont été prises dans le cadre de poursuites lancées par l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) pour le compte de plusieurs protestataires. « Bien qu’il soit important que le gouvernement fédéral enquête sur la violation systémique des droits civils, la ville de Saint-Louis devrait désormais discuter pro-activement avec la communauté pour créer un modèle collaboratif de maintien de l’ordre », a toutefois souligné l’ACLU.