A Grenoble et Lyon, des amphis d’université occupés pour abriter des migrants
A Grenoble et Lyon, des amphis d’université occupés pour abriter des migrants
Le Monde.fr avec AFP
A l’université Lumière Lyon-II puis à l’université Grenoble Alpes, des associations et des étudiants ont investi des locaux tout en demandant à l’Etat d’apporter une solution pérenne aux migrants.
Sur le campus de Bron de l’université Lyon-II, des étudiants organisent l’accueil des migrants. / Capture d'écran France 3 Rhône-Alpes
Un amphithéâtre du campus de l’université Grenoble Alpes (UGA) a été investi lundi 4 décembre par des associations afin de mettre à l’abri une centaine de migrants qui dormaient dehors par des températures devenues négatives : « On ne veut pas faire dormir les gens ad vitam æternam ici, mais on veut mettre la pression sur la préfecture, qui est compétente, afin que soit trouvé un hébergement pérenne », a déclaré un militant de Droit au logement Isère, s’exprimant pour les associations (Assemblée des mal logés, La Patate chaude, etc.) ou syndicats (CNT, CGT, UNEF, Solidaires) qui ont mené cette action.
« On ne veut pas un gymnase pour quelques jours ou quatre nuits d’hôtel », a précisé le porte-parole, précisant que les personnes étaient essentiellement des « hommes seuls qui dormaient, parfois sans rien, dans le parc Paul-Mistral », entourant l’hôtel de ville de Grenoble.
Une source à la préfecture a indiqué que celle-ci avait été « avisée » de cette occupation par la direction de l’université, mais qu’« il n’y a pas de demande d’évacuation », a-t-on déclaré à l’AFP. « Nous travaillons sur le plan grand froid qui doit être prochainement lancé », a-t-on ajouté de même source.
C’est la deuxième fois en quelques semaines que des migrants trouvent asile dans une université pour échapper au froid. A Bron, dans la banlieue lyonnaise, un amphithéâtre de l’université Lumière Lyon-II est occupé depuis le 16 novembre par des étudiants qui y « logent » une cinquantaine de migrants, une situation « indigne » pour la présidente de l’établissement, Nathalie Dompnier, qui avait demandé une solution à l’Etat.
Deux semaines d’occupation à Lyon-II
Le 10 novembre, une plate-forme à la gare Part-Dieu sur laquelle dormaient des dizaines de migrants venus d’Afrique de l’Ouest dont de nombreux mineurs a en effet été évacuée.
Face à cette situation, des étudiants de Lyon-II ont décidé d’occuper « l’amphi C » du campus de Bron afin d’en accueillir entre 40 et 50 de ces migrants dont une famille avec deux enfants scolarisés dans une école lyonnaise.
Des dizaines d’étudiants se relayent auprès d’eux, très organisés : des dizaines de matelas rangés dans un coin, une cuisine avec quatre plaques de cuisson, des listes aux murs indiquant les matériels et denrées nécessaires et les dates des rendez-vous en préfecture des migrants, ainsi que des assemblées générales quotidiennes, comme le montrait un reportage de France 3 Rhône-Alpes.
Après deux semaines d’occupation, la préfecture a proposé, vendredi, l’ouverture d’un gymnase à Meyzieu (banlieue est de Lyon) pour les accueillir une dizaine de jours. La solution a été refusée par les intéressés et les étudiants qui les soutiennent. La présidence de Lyon-II a laissé aux occupants jusqu’à 14 heures, mercredi 6 décembre, pour évacuer les lieux, avant un recours à la force publique, a indiqué à l’AFP une porte-parole de l’université.