Laurent Wauquiez (à droite), entouré par une partie de sa garde rapprochée : Lydia Guirous, Annie Genevard, Damien Abad et Guillaume Peltier, le 13 décembre 2017 au siège des Républicains, à Paris. / ERIC FEFERBERG / AFP

Laurent Wauquiez n’est pas du genre à laisser une petite musique s’installer sans riposter. Mercredi 13 décembre, le nouveau président du parti Les Républicains (LR) est venu présenter les douze membres de la direction. Une façon de s’afficher bien entouré, deux jours à peine après l’annonce du départ de Xavier Bertrand de LR. Ces nominations devaient être dévoilées avant Noël, mais elles sont finalement arrivées bien plus vite que prévu, histoire de montrer une équipe rassemblée.

Le nouveau patron de la rue de Vaugirard a évoqué la jeunesse de son état-major, « 43 ans de moyenne d’âge », et a insisté sur la diversité des parcours en usant de tous les qualificatifs des familles de la droite. « Vous avez autour de moi des gens qui viennent du gaullisme mais aussi du centrisme, vous avez des libéraux mais aussi la droite sociale. Ce sont surtout des gens qui ont envie de construire ensemble, a-t-il déclaré en s’enthousiasmant devant cette « nouvelle droite » : Dimanche dernier, les électeurs de droite se sont fortement mobilisés pour demander un nouveau souffle à droite et nous voulons porter cet espoir de renouvellement. »

Pour répondre à ceux qui l’accusent de recroqueviller le parti sur son aile dure, M. Wauquiez a comme attendu nommé Virginie Calmels première vice-présidente. Mais l’ancienne juppéiste, une libérale venue du monde de l’entreprise, est flanquée d’un deuxième vice-président, Guillaume Peltier, un sarkozyste qui a commencé au Front national de la jeunesse et se montre volontiers eurosceptique, ainsi que d’un troisième vice-président, Damien Abad, député de l’Ain, qui a débuté à l’UDF avant de faire campagne pour Bruno Le Maire pendant la primaire.

Panachage

L’ancienne filloniste Annie Genevard, députée du Doubs, prend les commandes du secrétariat général. Parmi les six secrétaires généraux adjoints, on retrouve ce panachage. Une autre filloniste, Valérie Boyer, sera en charge des relations avec la société civile. La vice-présidente du groupe LR à l’Assemblée, Virginie Duby-Muller, s’occupera des fédérations. Le sarkozyste affranchi Geoffroy Didier gérera la communication. Les proches de M. Wauquiez, le sénateur de l’Ardèche Mathieu Darnaud et le député de la Moselle Fabien Di Filippo, seront chargés respectivement des élus locaux et des adhésions. Au porte-parolat, Gilles Platret, maire de Chalon-sur-Saône, Laurence Sailliet, proche de Xavier Bertrand, mais aussi Lydia Guirous. L’essayiste en lutte contre l’islam radical avait occupé un temps cette fonction lors du retour de Nicolas Sarkozy mais n’avait pas été soutenue en interne.

Si les paris du rajeunissement et de la parité sont réussis, reste à savoir comment cet attelage va fonctionner. Laurent Wauquiez privilégiera-t-il la synthèse ou sa ligne, à laquelle tout le monde sera prié de s’adapter ? Sur l’Europe, Virginie Calmels et Julien Aubert, un gaulliste souverainiste en charge de la formation, n’ont rien en commun. Idem, sur la laïcité, entre la catholique Mme Boyer et l’ultralaïcarde Mme Guirous. « Chaque chose en son temps. Nous savons que nous sommes attendus au tournant sur un certain nombre de sujets comme l’Europe. Mais l’essentiel est d’abord d’avoir un chef et d’arriver à dialoguer en oubliant les divisions du passé », estime M. Platret.